Vendée Globe : les messages de soutien des proches de Kito de Pavant après son abandon

Il rêvait de boucler enfin cette course. Kito de Pavant doit une nouvelle fois renoncer au Vendée Globe. C'est son troisième abandon dans ce tour du monde sans escale et sans assistance.

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Il a jeté l'éponge mardi dans l'Océan Indien quand la quille de son bateau s'est arrachée, ouvrant une dangereuse voie d'eau.

Un navire de ravitaillement s'est dérouté pour lui porter secours et le récupérer le lendemain. Sans doute le pire moment de sa vie de marin. Il reconnaît d'être "moralement à plat".

Qu'en disent ceux qui ont rêvé avec lui ? Ceux qui l'ont, de près ou de loin, accompagné dans ce projet ?

"Il s'y est mis corps et âme. Tout ça va finir au fond de l'eau."

Au CEM, Centre d'entraînement méditerranée de La Grande Motte, Franck Citeau navigateur lui aussi et entraîneur au centrem connaît bien le bonhomme. Dans un soupir, il lâche : "Les bras m'en tombent : ça fait 15 ans qu'il se prépare à cette course et 40 ans qu'il fait de la voile pour cet objectif là. Voir que ça s'arrête comme ça et que ça se refuse à lui... Il s'y est mis corps et âme, il a investi sa vie, son argent propre. Tout ça va finir au fond de l'eau. C'est dommage que ça se finisse comme ça.

"C'est une partie de soi qu'on abandonne."

Lors de ses deux précédentes tentatives, Kito de Pavant avait déclaré forfait, mais ramené son bateau au port. Pas cette fois. "C'est une partie de soi qu'on abandonne", ajoute Franck Citeau. "C'est du matériel, mais c'est vivant presque comme un être".

Le bateau ne sera pas remorqué. Trop endommagé, trop loin de tout, dans des mers trop hostiles. Son naufrage est assuré. Mais "les moment les plus durs vont arriver maintenant quand (Kito) va faire le bilan : le temps de préparation, les sponsors, les partenaires, tout ça va se bousculer dans sa tête, il va avoir besoin de réconfort."

C'est avec Franck Citeau que Kito de Pavant devait préparer l'an prochain le tour de France à la voile prévu en juillet 2017. Si toutefois le navigateur maintient sa participation.

"Dans le port, ce bateau c'était quelque chose, comme une Ferrari."

À Port-Camargue, on a suivi ses aventures au large et ses dernières galères heure par heure. C'est là que Kito de Pavant a préparé pendant des mois son bateau, Bastide Otio, amarré au bout du ponton B sur l'avant port.

Ce projet de tour du monde, Eric Brosselin l'a vu prendre forme sous ses yeux. Il est employé du port au poste de bosco : il accueille les bateaux des plaisanciers et vérifie les postes d'amarrage. Début novembre il a traversé la France pour voir Kito de Pavant larguer les amarres aux Sables-d'Olonne.

"Il a été lucide. Il a pris les bonnes décisions. C'est un vrai marin."

"Ça marchait bien. Il gérait bien sa course. C'est vraiment le coup du sort. Ça va être dur à digérer, mais bravo. Il a été lucide, il a pris les bonnes décisions au bon moment. C'est un vrai marin."

Il y a donc le rêve perdu... et le bateau perdu de Kito. Bastide Otio était une fierté du port, "la Formule 1 des mers" comme aime à le répéter le maître de port à la capitainerie, Arnaud Teissonnière.

Un livre d'or "pour lui réchauffer le coeur"

Sur Facebook, les messages de soutien se comptent par centaines. Un livre d'or en ligne vient également de voir le jour, à l'initiative du CFA Sport Méditerranée (Centre de Formation aux métiers du sport) : "l’idée est de lui remettre l’ensemble de ces témoignages dès son retour pour lui réchauffer un peu le coeur".

Kito de Pavant devrait passer encore trois semaines en mer, sur le Marion Dufresne, le bateau qui l'a secouru. Trois semaines, le temps que ce navire de ravitaillement achève sa mission dans les terres australes et rentre à La Réunion.