"C'est insensé" : 18 ans après sa sortie, un morceau du groupe brestois Mediavolo explose sur TikTok

De l'importance de ne pas perdre espoir, la preuve : le groupe brestois Mediavolo connait depuis quelques semaines un succès fulgurant sur les réseaux sociaux. Jusque là rien d'exceptionnel, sauf que le morceau qui cartonne est sorti il y a 18 ans ! Mass Anasthesia fait désormais le buzz dans le monde entier grâce à une tiktokeuse canadienne qui l'a mis en avant dans une de ses vidéos en octobre dernier.

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De 50 à 427.000 auditeurs par mois

"Elle a laissé un message sur YouTube que je n'ai pas vu tout de suite. Un jour où j'étais un peu dispo pour le regarder, je me rends compte qu'il se produit un phénomène sur TikTok. Or nous, on n'est pas du tout sur TikTok à ce moment-là", raconte la chanteuse Géraldine Le Cocq. Nous sommes alors le 28 janvier. Jacques Henry, l'autre membre historique du groupe, va vérifier sur une plateforme d'écoute internationale. "Nous avions 50 auditeurs mensuels et là c'était plusieurs milliers. La chanson cumulait 300.000 écoutes, c'était insensé et très vite le million est arrivé", sourit-il. Aujourd'hui, le morceau sorti en 2006 affiche six millions d'écoutes sur Spotify où le groupe compte 427.000 auditeurs mensuels.

Et le buzz continue sur les réseaux sociaux : dans le monde entier, des internautes reprennent le refrain en fond sonore de leurs vidéos TikTok. "On découvre avec beaucoup de surprise que ça touche des jeunes entre 15 et 25 ans. Et ça nous étonne beaucoup. Pour nous, notre musique était, entre guillemets, un peu datée. Et finalement, cette jeune génération est très attirée par la pop et le rock des années 80-90", analyse Jacques Henry. L'une de leurs plus jeunes fans, Jade, a 14 ans. "Elle a été jusqu'à acheter tous les disques en CD, alors qu'on pensait que pour les jeunes, c'était un objet inutile", s'étonne le compositeur.

Un succès inattendu alors que le groupe né en 1999, avait fait une croix sur ses ambitions professionnelles. L'une est professeur de chant, l'autre photographe, un troisième travaille en jardinerie. Mais les cinq membres de Mediavolo continuaient, vaille que vaille, à répéter tous les lundis matins à Plougastel-Daoulas. Et hasard du calendrier, ils ont sorti en début d'année, après une décennie de silence, un album autoproduit qui profite lui aussi de leur nouvelle notoriété.

Un concert le 10 juillet

Un succès qui ne leur rapporte, pour l'instant, aucun bénéfice financier. Mais qui change leur quotidien, celui de David, le bassiste notamment, désormais community manager du groupe. "C'est un boulot quotidien. Je passe des heures à la recherche des centaines de milliers de vidéos qui reprennent le morceau. J'ai essayé de toutes les liker, c'est impossible." Pour satisfaire ses nouveaux fans dispersés sur toute la planète, Mediavolo enregistre régulièrement des sessions live. Un concert est également prévu. Ce sera en Bretagne, le 10 juillet prochain à Lampaul-Plouarzel.