Yonne : une nouvelle journée dans l'eau et sous la pluie ce jeudi

Dans l'Yonne, on est désormais face à un double phénomène. D'une part, il y a le niveau général des cours d'eau, déjà élevé, qui devrait encore monter puisque de nouvelles pluies sont arrivées par le nord ce mercredi soir. Mais comme les sols sont déjà gorgés d'eau, leur capacité d'absorption est très limitée. Et les débordements sont inévitables, selon les spécialistes de la direction départementale des territoires.

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Le pic de crue va s'étaler sur vingt-quatre heures

Cet épisode pluvieux devrait être cependant moins long qu'en début de semaine. Il ne devrait pas durer plus de douze heures. On peut donc espérer une amélioration de la situation générale d'ici demain vendredi. Mais il faudra encore surveiller le niveau des rivières. Pour l'Yonne, le pic de crue est attendu dans la journée ce jeudi à Auxerre, mais il ne sera pas atteint avant demain à Sens. Le Serein, de son côté, devrait atteindre son niveau maximum à Tronchoy dans la journée. Mais pas avant la nuit prochaine à Brienon-sur-Armançon. Pour le Serein, le pic de crue est attendu à Chablis dans la journée.

Les fortes pluies qui se sont abattues sur l'Yonne depuis ce week-end , ont entrainé plusieurs centaines d'inondations importantes dans le centre Yonne notamment, en Puisaye et dans le Florentinois. Des inondations liées à une situation pluviométrique exceptionnelle. Mais était-elle prévisible ? Voici les réponses du géographe et physicien icaunais Gérard Mottet.

Comment expliquez vous cette situation exceptionnelle ?

Nous avons subit une situation climatique exceptionnelle du fait de la remontée de précipitations dans l'axe de l'atlantique. Une pluviométrie hors du commun qui confirme un accroissement de la variabilité du climat mais qui n’était pas forcement prévisible.

Dans l'Yonne ce ne sont pas les rivières qui ont débordé mais les petits cours d'eau , les rus, comment cela se fait-il ?

L'ensemble du département est constitué d'un réseau hydrographique qui descend massivement du Morvan autour de trois sous bassins principaux l'Armançon, le Serein et l'Yonne.  De nombreux ruisseaux et cours d'eau qui se concentrent au fur et à mesure des kilomètres avec une forte déclivité et lorsqu'un phénomène de pluies exceptionnelles sur plusieurs jours, comme celui qu 'on vient de vivre se produit. Les terrains sont gorgés d'eau et les eaux ne peuvent plus s’évacuer, les réseaux sont saturés.

Certains évoquent un mauvais entretien de ces petits cours d'eau ou une agriculture qui ne respectent plus les fossés ou les haies qui retiennent un peu les eaux. Qu'en pensez-vous ?

Non c'est vraiment une situation exceptionnelle qui n' était pas prévisible. Le rôle de l'agriculture n'est pas déterminant. Les agriculteurs sont aussi les victimes de ces inondations et pluies torrentielles.

Est-ce que dans l' aménagement du territoire, la construction de nos villages. On n'a pas suffisamment tenu compte de ces petits cours d'eau ?

Non pas dans l'Yonne, mais c'est vrai que l'urbanisation, les grandes métropoles ont des conséquences catastrophiques. On l'a vu dans d'autres régions de France.

Est-ce que selon vous ces situations restent exceptionnelles ou au contraire vont dans l'avenir se renouveler ?

Ça va se multiplier on est dans l'accroissement de la variabilité du climat. C'est a dire que nous allons avoir de plus en plus souvent des épisodes de sécheresse et des fortes pluies. Ce n'est pas un réchauffement climatique qui nous attend mais une variation brutale du climat.

Comment atténuez les effets, que préconisez-vous ?

Il n'est pas facile d'anticiper mais les politiques doivent désormais davantage écouter les spécialistes ,les géographes qui depuis longtemps déjà annonce cette variabilité du climat. Gouverner c'est prévoir, les politiques ne doivent donc pas négliger ces phénomènes.