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Terre de Cévennes : du miel et des abeilles

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Chaque semaine, la rédaction de France Bleu Gard Lozère revient sur un sujet d'actualité illustré sous forme de reportage en immersion. Cette semaine "Terre de Cévennes" vous propose de découvrir et déguster les meilleurs miels de Lozère.

La Lozère terre de Miel et d’apiculteurs compte plus de 250 professionnels et des centaines d’amateurs
La Lozère terre de Miel et d’apiculteurs compte plus de 250 professionnels et des centaines d’amateurs © Radio France - SAID MAKHLOUFI

Afin de mettre en avant le savoir-faire des apiculteurs locaux et la diversité des miels du département, le syndicat apicole de la Lozère a organisé le concours des miels 2018, avec des miels de Margeride et d’Aubrac, des miels du mont Lozère, des miels de forêt, de framboisier et pour terminer du miel de châtaignier. La Lozère, terre de miel et d’apiculteurs, compte plus de 250 professionnels et des centaines d’amateurs. Des amoureux des abeilles toujours à la recherche de la perfection pour fabriquer le meilleur des miels. Plus de 60 apiculteurs  se sont réunis à Mende à la chambre d'agriculture pour déguster et noter les différents miels de Lozère. Répartis en plusieurs catégories, le travail du jury n’était pas si aisé ! Couleur, aspect, arômes, texture et bien sûr qualités gustatives devaient être appréciés à leur juste mesure. 

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L’apiculture propose différents types de miels d’origine, de saveur et d’aspect très  variés. Chaque miel a ses particularités en fonction des plantes qui ont  été butinées : couleur, arômes, texture lors de la cristallisation. Parmi tous les miels, on peut déjà distinguer deux grandes catégories de miels : les miels polyfloraux également appelés "toutes fleurs", "multifloraux" ou "mille fleurs", résultant  de la récolte des abeilles sur plusieurs espèces florales, sans  prédominance de l’une d’entre elles et les miels monofloraux,  qui proviennent de façon prédominante d’une seule espèce florale, dont l’arôme et le goût sont tout à fait spécifique. 

La flore spécifique de chacune  des régions de Lozère permet de donner naissance à des miels de qualité,  aux arômes et aux saveurs fort différents, récoltés avec passion par  des apiculteurs expérimentés. Les miels Margeride Aubrac sont des miels clairs, très floraux, appréciés des amateurs de saveurs douces. Les miels des Causses sont des miels ambrés aux arômes et aux saveurs soutenus. Les miels Sud Lozère sont des miels de couleur sombre, aux arômes puissants et aux saveurs corsées.

Couleur, aspect, arômes, texture et bien sûr qualités gustatives devaient être appréciés à leur juste mesure.
Couleur, aspect, arômes, texture et bien sûr qualités gustatives devaient être appréciés à leur juste mesure. © Radio France - SAID MAKHLOUFI
Réparti en plusieurs catégories, le travail du jury n’était pas si aisé
Réparti en plusieurs catégories, le travail du jury n’était pas si aisé © Radio France - SAID MAKHLOUFI

Miels de bruyère callune, de châtaignier, de sapin, de forêt, de framboisier, de Margeride-Aubrac ou de Sud Lozère en passant par les Causses ainsi que les produits dérivés, toutes les régions et les productions étaient bien représentées. Avant que les jurés commencent les dégustations, Henri Clément, le président du syndicat apicole, a tenu à adresser un message aux apiculteurs présents "Je tenais à remercier tous les apiculteurs qui participent au concours et les féliciter pour la qualité de leurs produits malgré une année encore difficile en raison de conditions climatiques délicates. Nous avons analysé le taux d'humidité de tous les miels présentés. C'est un critère de qualité car garant d'une bonne conservation. Les résultats sont extrêmement satisfaisants puisque tous les miels sont conformes. Bravo à tous !"

De 10h à 12h, les jurés ont consciencieusement réalisé leur tâche. C’est au moment de l’apéritif que le suspense est tombé et que les prix ont été proclamés. Mme Larguier et Henri Clément ont salué le travail des dégustateurs et leur très grande exigence de qualité pour accorder des médailles. Elles ont d’autant plus de valeur !

Palmarès du Concours des Miels de Lozère 2018
Palmarès du Concours des Miels de Lozère 2018 © Radio France - SAID MAKHLOUFI

Avant de clore ce bel événement, le président rappelait que la Lozère, avec plus de 300 apiculteurs déclarés, est le premier département de France en nombre d’apiculteurs professionnels, une bonne quarantaine, et qu’il faut continuer de travailler pour le rester. De très nombreux Lozériens s'initient à l'apiculture grâce aux ruchers écoles du département, de Florac, de Marvejols, de Banassac ou de Bahours. C'est une excellente nouvelle. Comme le disait un participant : "Depuis que j'ai trois ruches, j'ai un peu de miel mais en plus, je n'ai jamais autant récolté de framboises ou de prunes !"

Aujourd’hui, le département, malgré les contraintes liées à notre territoire, recense plusieurs centaines d’apiculteurs qui possèdent deux ou trois ruches
Aujourd’hui, le département, malgré les contraintes liées à notre territoire, recense plusieurs centaines d’apiculteurs qui possèdent deux ou trois ruches © Radio France - SAID MAKHLOUFI

La Lozère est une formidable terre de miels et l’apiculture fait traditionnellement partie du patrimoine du département. Dans toutes les fermes, depuis le Moyen-Âge, il était de coutume de posséder quelques colonies d’abeilles, abritées dans des ruches en paille en Margeride Aubrac et en troncs de châtaignier dans les Cévennes. Ces ruches permettaient la production de miel, seule substance sucrante pour les besoins familiaux. Avec  le développement de la ruche à cadre, plus productive, cette apiculture de cueillette a laissé place à une apiculture plus professionnelle. 

Aujourd’hui, le département, malgré les contraintes liées à son territoire, recense plusieurs centaines d’apiculteurs qui possèdent deux ou trois ruches. Plus de quarante sont professionnels et ne vivent que de la production de miel.  Pour plusieurs dizaines de pluriactifs, l’apiculture constitue un complément non négligeable.

Reportage chez un apiculteur du nord Lozère
Reportage chez un apiculteur du nord Lozère © Radio France - SAID MAKHLOUFI

L’apiculture lozérienne est une apiculture de montagne. À mille mètres d’altitude, moyenne du département, la plus haute de France, les contraintes climatiques sont importantes. Les récoltes sont très faibles et trop souvent aléatoires. En revanche, en raison d’un environnement préservé, d’une grande diversité de paysage et d’une richesse florale rare, les miels du département sont reconnus d’une qualité exceptionnelle.

Les  pesticides, une menace pour les abeilles et le miel 

L'hiver 2018 a été particulièrement meurtrier pour les abeilles. Près d'un tiers de celles élevées en ruche sont mortes, soit trois fois plus que le taux de mortalité habituel à cette période. Les ruches connaissent habituellement un taux de mortalité de 30% sur l'ensemble de l'année, explique l'Unaf. "Là, ce taux intervient sur quatre mois de l'année", souligne l'organisation. 

"Nous pressons les pouvoirs publics de sortir notre agriculture de sa dépendance aux pesticides", demande son président, Gilles Lanio, cité dans le communiqué. Le ministère de l'Agriculture a annoncé en juillet une aide de trois millions d'euros pour les apiculteurs touchés par la mortalité des abeilles, destinée aux renouvellement des essaims. 

L’apiculture : un métier d’avenir ? 

Cette activité souffre depuis plusieurs années : le nombre d'apiculteurs (amateurs et professionnels confondus) était de 85.000 en 1995, contre 70.000 (dont 2.000 professionnels) en 2017 et la production de miel a été divisée par trois, à un peu plus de 10.000 tonnes par an. Le frelon asiatique ou le varroa, un acarien parasite, sont autant de menaces qui pèsent sur les abeilles. Mais le plus gros danger vient des néonicotinoïdes, ces insecticides utilisés pour enrober des semences, qui s'attaquent au système nerveux des insectes, désorientent et affaiblissent les abeilles et autres pollinisateurs. Avant l'introduction dans les champs de ces substances au milieu des années 1990, les mortalités d'abeilles n'étaient que de l'ordre de 5%, souligne l'Unaf. Avec les taux de pertes actuels, des apiculteurs risquent de mettre la clé sous la porte, s'alarment leurs représentants.  

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Terre de Cévennes, c’est tous les samedis et dimanches à 12h06 sur France Bleu Gard Lozère.

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