Parc éolien de Champigneul-Pocancy : incompatible avec le classement Unesco de la champagne ?

Le parc éolien de Champigneul-Pocancy dans la Marne verra t-il le jour ? Car si le projet d'installation de 13 éoliennes sur les communes de Champigneul et Pocancy a été déposé dans sa version actuelle en 2014, le premier projet date de... 2006. Et ce n'est pas à cause des riverains, que le projet coince aujourd'hui. Après l'enquête publique, un avis favorable a été rendu en février dernier. Or le préfet de la Marne, qui devait rendre son avis sur le projet le 5 mai dernier, a repoussé sa décision au 6 novembre prochain. "Alors qu'on a travaillé l'intégration paysagère avec les riverains, qu'on a réduit le nombre de machines, qu'on a un avis favorable...  aujourd'hui on a un nouveau débat Unesco qui monte", constate Charles Lhermitte, le directeur régional de l'entreprise Quadran qui porte le projet.

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On a respecté les 7 kilomètres!  -- Charles Lhermitte, entreprise Quadran

Ce débat, c'est Pierre Emmanuel Taittinger, le président de la mission Coteaux, maison et caves de champagne, qui le porte : "Ces éoliennes seront visibles de sites inscrits au patrimoine mondial, et on ne veut pas que des constructions puissent remettre en cause cette inscription". A plus de 17 km de Hautvillers, ce sont moins de 500 hectares, en plein champs, qui sont concernés par le projet de construction de 13 éoliennes à la sortie de Pocancy. Et elles assez loin des vignes classées. En tout cas selon Charles Lhermitte, de l'entreprise Quadran : "Il y a un périmètre de protection qui a été édicté par une commission départementale et qui disait : on vous demande de vous mettre à 7 kilomètres minimum du point plus haut des vignes...  on a respecté ces 7 kilomètres !"

Le projet de parc éolien à Pocancy et Champigneul permettrait de couvrir l'équivalent de la consommation de plus de 30 000 foyers dans la Marne, près de 50 000 habitants. Et avec le raccordement au poste électrique de Oiry à coté d'Epernay, les éoliennes permettraient de fournir la zone industrielle en électricité. Un argument écologique pour l'instant balayé d'un revers de main par la mission Coteaux, maison et caves de champagne. Or selon le rapport d'étude réalisé par Courantporteur auprès entre autres de l'Unesco en avril dernier, l'organisme concluait à une "compatibilité" du projet.