Passer au contenu
Publicité

Areva : quelles sont ces "anomalies" signalées sur des pièces fabriquées au Creusot ?

Par

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a fait savoir mardi qu'Areva l'a informée d'irrégularités dans le contrôle de fabrication de pièces produites au Creusot (Saône-et-Loire), dont certaines seraient en service sur le parc électronucléaire français. Des tests sont en cours selon le gouvernement.

Dans une usine Areva - illustration
Dans une usine Areva - illustration - MaxPPP

"Areva devra rendre des comptes" a affirmé mercredi la ministre de l'Environnement et de l'Énergie Ségolène Royal, sur RTL. Elle s'est montrée rassurante, assurant que les premières pièces soumises à des tests sont "conformes". Ces composants fabriqués à l'usine du Creusot ont poussé Areva à alerter l'Autorité de sûreté nucléaire. Depuis 1965, il y aurait eu des défaillances dans le contrôle de leur fabrication, et certaines de ces 400 pièces seraient toujours en service dans le parc nucléaire français.

Publicité

De quelles anomalies parle-t-on ?

Ces anomalies peuvent concerner des informations manquantes, des écarts de valeur ou des documents contradictoires. A ce stade, Areva n'exclut pas qu'il puisse s'agir de falsifications des données figurant dans les dossiers de suivi, qui retracent la chronologie de fabrication d'une pièce. Ségolène Royal a abondé dans ce sens mercredi en déclarant que "les pièces sont conformes, ce sont les documents qui ont été mal faits".

Comment ces anomalies ont-elles été découvertes ?

Elles ont été détectées dans le cadre d'un audit qualité lancé fin 2015 à la suite de la découverte d'une anomalie dans la composition de l'acier de la cuve du réacteur EPR de Flamanville (Manche). Cet audit sur le site du Creusot va être étendu à l'usine de Saint-Marcel (Saône-et-Loire), qui assemble les composants lourds équipant les réacteurs, et à celle de Jeumont (Nord), qui produit des équipements mobiles pour réacteurs.

Quelles pièces sont concernées ?

Couvercle de cuve, virole de coeur, dôme elliptique, plaque tubulaire, volute de pompe... Toutes les pièces composant la cuve du réacteur, le générateur de vapeur ou encore le pressuriseur sont potentiellement concernées. Selon Areva, environ 60% des anomalies concernent des pièces nucléaires et 40%, des pièces non nucléaires. En tout, des incohérences ont été décelées dans environ 400 dossiers sur les quelque 10.000 audités, remontant jusqu'à 1965. Le groupe, qui a racheté la forge en 2006, assure que les anomalies ont commencé à décroître à partir de 2010 et que les procédures de fonctionnement sont aujourd'hui différentes.

La sûreté des installations nucléaires est-elle menacée ?

Une première évaluation sera communiquée sous quinze jours à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le gendarme du secteur. Les résultats complets de l'audit seront disponibles "d'ici fin mai", a indiqué Areva, assurant qu'un comité technique mis en place avec EDF n'a pour l'heure "pas établi d'informations mettant en cause l'intégrité mécanique des pièces".

Areva, dont les pièces équipent plus de 100 réacteurs dans le monde, pourrait être exposé à des poursuites judiciaires. En avril, l'ASN avait déjà prévenu les équipementiers nucléaires qu'un de leur sous-traitant dans la Loire avait falsifié des rapports d'analyse pour occulter la non-conformité de certaines pièces.

Les dossiers qui plombent Areva
Les dossiers qui plombent Areva - Visactu

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

L'info en continu

Publicité

undefined