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Agriculteurs en colère : que fait l'Alsace face aux inondations ?

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Les agriculteurs alsaciens fulminent : comme l'année dernière, les prairies près de Muttersholtz et Ebersheim sont victimes de crues tardives, après de fortes pluies qui ont fait déborder l'Ill. La profession s'interroge : la région agit-elle vraiment pour résoudre le problème ?

Ces agriculteurs l'affirment : 70% du fourrage est "foutu"
Ces agriculteurs l'affirment : 70% du fourrage est "foutu" © Radio France - Olivia Cohen

Les eaux de l'Ill débordent, la rage des agriculteurs aussi. Des inondations viennent de dévaster le Ried pour la deuxième année consécutive. Les prairies autour de Muttersholtz et Ebersheim se sont transformées en lac, sous l'effet des récentes pluies torrentielles.

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Il faut agir vite contre ces crues tardives qui détruisent les récoltes de fourrage, tel est leur message : aujourd'hui, les agriculteurs locaux, la FDSEA du Bas-Rhin (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) et les Jeunes Agriculteurs tapent du poing sur la table. Des solutions, ils en ont : retirer le gravier au fond des canaux, déboucher certaines portions envahies par les troncs d'arbres, ou rajouter des digues. Mais sont-ils écoutés ? Ils se le demandent.

Des paysages métamorphosés : la prairie devenue un lac

Sur la route goudronnée qui file entre Ebersheim et Muttersholtz, un paysage métamorphosé : plus trace des vertes prairies, on se croirait au milieu d'un marais. "Une catastrophe, jugent les agriculteurs. Pour nous, mais aussi pour les espèces locales, notamment le courlis cendré, oiseau emblématique dont l'habitat est aujourd'hui noyé."

"Ces déchets, pour les vaches, c'est comme manger une salade pas lavée"
"Ces déchets, pour les vaches, c'est comme manger une salade pas lavée" © Radio France - Olivia Cohen

L'herbe de ces prairies est "foutue", martèlent les éleveurs. Elle devait nourrir les bovins, elle sera immangeable à cause de la terre, des bouts de bois et d'une foule d'ordures charriés par la crue. Johanna Trau, agricultrice de 22 ans, connaît les dangers de ces fourrages inondés :

Les eaux apportent des plastiques, des canettes, broyés par nos moissonneuses. Une vache qui avale ce repas, au bout de trois jours, elle tombe par terre.

In fine, les finances sont plombées : l'année dernière, c'est la récolte de maïs des éleveurs qui avait servi de repas aux bêtes, créant un gros manque à gagner, explique Gérard Lorber, céréalier : "Tout ce qu'on donne à manger aux animaux, on ne le vendra pas."

Alors, que fait la région ?

"Pas grand-chose", selon la profession, amère. Des solutions leur avaient pourtant été promises. Pour eux, cette nouvelle crue le prouve : rien n'a été fait, le changement tarde, les procédures administratives sont laborieuses. Le Conseil régional assure au contraire avoir lancé un plan d'action à long terme, étalé sur dix ans. Le chantier doit durer jusqu'à 2024, et entend rénover de fond en comble la rivière et ses canaux, à raison de 1,5 million d'euros par mois.

Pour éviter de nouvelles crues, les agriculteurs ne manquent pas d'idées
Pour éviter de nouvelles crues, les agriculteurs ne manquent pas d'idées © Radio France - Olivia Cohen
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