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Sécheresse en Dordogne : les agriculteurs irriguants se plaignent de ne plus pouvoir pomper

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Vingt-sept cours d'eau de Dordogne sont en "crise" à cause de la sécheresse. Les agriculteurs ont interdiction de prélever de l'eau pour irriguer leurs champs. Ils protestent contre ces restrictions et vont manifester à Périgueux mardi 9 août.

Yves Jarry ne comprend pas ces nouvelles restrictions sur l'Auvézère. Yves Jarry ne comprend pas ces nouvelles restrictions sur l'Auvézère.
Yves Jarry ne comprend pas ces nouvelles restrictions sur l'Auvézère. © Radio France - Jeanne de Butler

La station de pompage d'Yves Jarry est à quelques centaines de mètres de son exploitation, en contrebas. Depuis une dizaine de jours, elle fonctionne au ralenti. "Au début ils nous ont réduit le débit, là depuis vendredi ils nous interdisent de pomper dans l'Auvézère", fulmine l'agriculteur. Il cultive un peu de noyers et du maïs fourrage dans son exploitation d'Anlhiac. Et même s'il vient d'obtenir une dérogation pour arroser  ses noyers, les épis de maïs eux risquent de griller au soleil. 

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Pas d'eau pour le maïs fourrage 

Yves Jarry cultive trois hectares de noyers, dix-huit hectares de maïs fourrage. Selon le dernier arrêté, les agriculteurs de la zone peuvent pomper un peu d'eau, quelques heures, pour les noyers et les pommiers. Pour ce qui est des cultures comme le maïs, ils n'ont pas le droit du tout. "On a peur pour les noyers, mais le maïs lui va complètement péricliter. Une plante qui a l'habitude d'avoir de l'eau, vous lui coupez l'eau elle dessèche, parce qu'elle n'est pas habituée à aller chercher dans les profondeurs", explique-t-il. 

Les prélèvements 

Surtout, ce que les agriculteurs du coin ne comprennent pas, c'est que selon eux la rivière n'est pas à sec. Pour eux, cet arrêté est pris par rapport à des mesures qui ne sont pas effectuées au bon endroit par l'Etat. Ils estiment que les prélèvements sont faussés parce que l'eau est prélevée en surface, alors que beaucoup d'eau selon eux s'écoule par les failles et les souterrains. Et surtout, elle est prélevée au Change, dans un endroit où selon eux il y a particulièrement peu d'eau en temps normal. "Il y a une différence de débit entre l'amont et l'aval mais l'eau ça ne s'évapore pas comme ça. Ce qui coule en amont coule forcément en aval", justifie David Desplat, un des membres de l'association des irriguants. Il a fait pousser du maïs pour nourrir ses chèvres l'hiver. 

Une manifestation à Périgueux

Pour David Desplat, les agriculteurs ne sont pas responsables de l'assèchement des rivières. "Ce qu'on prélève, c'est une partie infime du débit de la rivière. On est 18 préleveurs réels sur l'Auvézère et si on se mettait à pomper tous en meme temps on atteindrait maximum 10% du débit", justifie-t-il. 

"J'y ai grandi les pieds dedans dans ma rivière, bien sur qu'il est hors de question de la tuer ni de tuer ce qu'il y a dedans", ajoute-t-il. Selon lui il faudrait repenser complètement le système de gestion de l'eau, modifier les lieux de prélèvement, et pourquoi pas, construire des barrages hydrauliques sur l'Auvézère, qui permettraient de retenir l'eau l'été. 

Pour monter leur désaccord avec les restrictions, les agriculteurs irriguants organisent une manifestation à Périgueux devant la préfecture de 10h à midi mardi 9 août. En Dordogne, on compte environ 150 agriculteurs irriguants. 

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