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Négociations commerciales, hausse des charges : le coup de pression des agriculteurs manchois

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Jeudi soir, une petite centaine d'agriculteurs manchois a manifesté devant plusieurs enseignes de la grande distribution à Cherbourg-en-Cotentin, Agneaux et Avranches. Dans un contexte de hausse des charges, ils s'estiment la "variable d'ajustement" malgré l'entrée en vigueur de la loi Egalim 2.

Les éleveurs ont pris pour cible plusieurs enseignes de la grande distribution à Cherbourg-en-Cotentin, Agneaux et Avranches Les éleveurs ont pris pour cible plusieurs enseignes de la grande distribution à Cherbourg-en-Cotentin, Agneaux et Avranches
Les éleveurs ont pris pour cible plusieurs enseignes de la grande distribution à Cherbourg-en-Cotentin, Agneaux et Avranches © Radio France - Pierre Coquelin

"Il te reste de la colle ?". Jeudi soir, vers 22 heures, un petit groupe d'une dizaine d'agriculteurs s'active sur le parking du supermarché Leclerc de Tourlaville. Sur la façade, juste à côté du nom de l'enseigne, un des éleveurs écrit à la bombe de peinture "Je suis un voleur". "On a mis gentiment la pression. Mais on ne compte pas lâcher le morceau jusqu'à la fin février", résume Jean-Michel Hamel, le président de la FDSEA dans la Manche. Une petite centaine de professionnels a répondu à l'appel de son syndicat et des Jeunes agriculteurs à travers plusieurs actions sur le département, notamment Cherbourg-en-Cotentin, Agneaux et Avranches. 

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Dans le collimateur des agriculteurs : les négociations commerciales pour déterminer les prix de vente des produits agricoles, et l'explosion des charges. "Aliment, fioul... Tout augmente, c'est invivable", explique Adeline, éleveuse d'une soixantaine de vaches laitières à Quettetot, près de Bricquebec. La jeune femme arrive tout juste à se dégager un salaire. "Le minimum, pas de salarié et puis voilà". Chez nos confrères de franceinfo, la présidente de la FNSEA Christiane Lambert a confié que "le coût de l'alimentation de nos animaux a augmenté de 13% en moyenne. l'énergie a augmenté de 39%, les engrais 79%". Et le prix d'achat des produits, lui, stagne. Pour le lait, "ça fait 25 ans que c'est le même prix. Aucune entreprise pourrait tenir autant de temps sans augmentation. Si rien n'est fait, il y aura beaucoup de faillites dans les prochains mois", commente un éleveur qui souhaite rester anonyme. 

"L'étau se resserre"

"Du porc à deux euros le kilo, du lait bio vendu moins cher que du lait conventionnel... ce n'est pas comme ça qu'ils vont sauver les filières. Si on veut garder une agriculture française, il faut changer les choses", se lamente Frédéric Revel, éleveur laitier à Rauville-La-Bigot et secrétaire général adjoint de la FDSEA dans la Manche. Ce qui le préoccupe, c'est l**'avenir des jeunes qui s'installent tout juste.** Comme Etienne, 27 ans, qui est à la tête d'une exploitation de 90 vaches laitières dans le canton de Valognes. "L'étau se resserre. Avant même mon installation, j'ai revendiqué un plus juste revenu pour mes parents, qui sont toujours agriculteurs. Si j'ai toujours de l'espoir ? Oui, mais ça devient compliqué", confie le Manchois. 

La grande distribution, ce sont des requins ! Ils ne veulent rien savoir. Ils disent qu'ils veulent sauver les citoyens qui n'ont pas assez d'argent à mettre dans l'alimentation. C'est peut-être vrai. Mais ils ne vont pas pouvoir sauver l'agriculture comme ils l'affichent si bien, et faire du pas cher. Si on fait du pas cher, on tue quelque chose - Frédéric Revel, éleveur laitier à Rauville-La-Bigot et secrétaire général adjoint de la FDSEA dans la Manche

Un coup de pression pour éviter le coup de grâce. Jeudi soir, les tracteurs étaient restés à l'exploitation.  Mais ils pourraient bien être de sortie très prochainement.

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