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Météo : nuit la plus froide depuis 1947 pour un mois d'avril

- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

Le gel a causé de nouveaux dégâts sur les exploitations des vignerons et des arboriculteurs au cours de la nuit du dimanche 3 au lundi 4 avril. Mais les dégâts semblent limités, comparés à ceux du gel historique de 2021.

 Gel dans les vignes d'appellations Saint-Emilion et Pomerol, à Libourne le 3 avril 2022.  Gel dans les vignes d'appellations Saint-Emilion et Pomerol, à Libourne le 3 avril 2022.
Gel dans les vignes d'appellations Saint-Emilion et Pomerol, à Libourne le 3 avril 2022. © Maxppp - Laurent Theillet

De l'Alsace au Tarn, la nuit du dimanche 3 au lundi 4 avril a été longue pour les viticulteurs et les arboriculteurs, qui ont passé des heures à lutter contre le gel. Les températures sont descendues très bas pour la troisième nuit consécutive, en particulier sur une large bande de l'Alsace au sud-ouest de la France. C'est la nuit qui a enregistré les températures les plus froides pour un mois d'avril depuis 1947 précise Météo France. C'est en Champagne où il a fait le plus froid, avec -9 degrés enregistrés par endroits. 

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Selon les relevés de Météo France, il faisait à 5 heures du matin -6 à Aurillac (Cantal), -5 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), -4 à Strasbourg (Bas-Rhin), -3 à Bourges (Cher) et à Orléans (Loiret). A 6h du matin, il a également été observé jusqu'à -6,5 dans le Jura.  L'ouest du pays est également concerné par ces gelées, il a été observé à 5h du matin -5,1 à Archingeay (Charente-Maritime), -5,9 à Rochechouart (Haute-Vienne) ou encore -4,1 à Auch (Gers).

"Le gel a touché plus de 90% du pays et était plus ou moins intense selon les zones", a précisé à l'AFP le prévisionniste de Météo France Patrick Galois, "il y a eu une chute rapide des températures durant la nuit mais cela se réchauffe rapidement".

Des dégâts dans le quart nord-est

"À mon avis on aura un peu de casse", affirme sur France Bleu Alsace Olivier Gutleben sur France Bleu Alsace. L'arboriculteur est basé à Munwiller (Haut-Rhin) et cultive des abricots, des pêches, des poires et des mirabelles. Ses capteurs ont recensé des températures jusqu'à moins 4 degrés alors que ses arbres sont en fleurs. Le gel n'a pas non plus épargné la Lorraine la nuit dernière. À Lagney, dans le Toulois, Julien Marin craint d'importants dégâts sur ses deux hectares de pêchers et abricotiers, selon France Bleu Sud Lorraine. Sa station météo indiquait en plaine -6,3 degrés : "ça c'est terrible". Il devra attendre l'après-midi pour mesurer l'étendue des dégâts. 

Du côté de Préhy (Yonne) "il a fait moins 5 cette nuit", témoigne Julien Brocard, producteur de Chablis, au micro de France Bleu Auxerre. "Mais il y avait moins d'humidité que dans la nuit de samedi à dimanche, ajoute-t-il. Il y aura  a priori moins de dégâts que l'an dernier, car nous sommés plus tôt dans la saison, il y a donc moins de bourgeon." Ce vigneron estime tout de même les pertes à environ 30%

Nouvelles rassurantes dans le Sud-Est

L'Ardèche, durement frappée par le gel historique de 2021, semble avoir été cette fois en partie épargnée. "Les températures ne sont pas descendues comme prévu dans mon secteur, témoigne à 6h30 sur France Bleu Drôme Ardèche Bernard Habauzit, arboriculteur à Vesseaux. Je reste pour l'instant entre zéro et un degré". "On est passé à côté d'une catastrophe majeure tout au long de la vallée du Rhône", explique de son côté Gregory Chardon, producteur à la Roche-de-Glun (Drôme). 

Dans le Tarn en revanche, les températures sont descendues près de - 4 degrés. Les kiwis sont durement touchés près de Gaillac car les fruits s'abîment dès -0,5 degrés. 

Sur France Bleu Vaucluse, la présidente de la FDSEA, Sophie Vache, a évoqué des dégâts dans les secteurs de Goult et de Villelaure avec des températures enregistrées jusqu'à -2,5 °C. Les productions les plus touchées dans le Vaucluse sont les fruitiers précoces, notamment les cerisiers.

Dans le Sud-Ouest, "limiter la casse"

Les arboriculteurs du Tarn ont commencé à recenser les dégâts sur leurs exploitations. où le thermomètre est descendu à -5 degrés la nuit dernière. Ce producteur de pommes raconte à France Bleu Occitanie avoir pris les devants et veillé cette nuit pour lancer une aspersion, technique d'irrigation pour protéger les bourgeons du gel. Mais aussi : "A 4h30 on a allumé 400 bougies pour protéger du gel. Avec une bougie, on garde 1.5 degrés environ" explique Pascal Mazenc. Le producteur espère limiter la casse :"à mon avis, ça va aller, on a fait le nécessaire." Ce professionnel saura dans une dizaine de jours si sa production est sauvée_. _

En Dordogne, le gel a fait des dégâts notamment dans les vignes. Sur France Bleu Périgord, Eric Chadourne estime que 50 à 60% de son exploitation a subi des dégâts à cause du gel soit une vingtaine d'hectares. 

Un bilan encore incertain dans le Centre

Dans le Centre-Val de Loire, on a battu des records pour un mois d'avril, -5,6° C à Châteauroux par exemple, du jamais vu depuis le 7 avril 1929 où -4,2° C avaient été relevés selon l'association Météo Centre. Dans l'Indre et dans le Cher, la nuit a été longue et stressante, "on a fait tout ce qu'on a pu pour limiter les dégâts. On va se reposer un peu et faire le bilan", confie ce lundi matin Pascal Clavier, président de la section arboriculture de la FDSEA du Cher. 

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