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Mauvais traitements : 210 bovins saisis à Mouzon, dans les Ardennes

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Un éleveur de Mouzon, dans les Ardennes, est poursuivi pour mauvais traitement sur ses animaux. Le lundi 8 mars 2021, les autorités ont trouvé sur son exploitation 176 vaches dénutries, 21 non-identifiées et 13 cadavres. L'éleveur, épuisé psychologiquement, n'était plus en capacité de travailler.

Elevage bovin (photo d'illustration) Elevage bovin (photo d'illustration)
Elevage bovin (photo d'illustration) © Radio France - François Sauvestre

Ce lundi 8 mars 2021, une vingtaine d'agents des services vétérinaires, de l'Office français de la biodiversité et de gendarmes se sont rendus sur une exploitation de Mouzon pour mettre fin à une situation de mauvais traitements.

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Des animaux squelettiques, non-identifiés et des cadavres

Sur place, ils découvrent 176 vaches en très mauvais état de santé. Certaines sont dans un tel état de maigreur et de malnutrition que l'on voit leur squelette sous leur peau. Dans les stabulations, des morceaux de ferraille jonchent le sol recouvert par endroit d'une couche de fumier de 50 centimètres. Des obstacles qui contraignent les bêtes dans leur déplacements et risquent de les blesser. Chargés dans 4 camions-bétaillères, ces 176 animaux ont été confiés à l'Oeuvre d'aide aux bêtes d'abattoir.

Les enquêteurs constatent également que 21 autres animaux ne portent pas de boucles d'identification. "Cela pose un problème de traçabilité et d'assurance de la qualité sanitaire de la viande", précise Hervé Descoins, directeur de la cohésion sociale et de la protection des populations des Ardennes. Ces bovins seront euthanasiés. Sur l'élevage, 13 cadavres sont laissés à l'abandon. Certains sont en état de décomposition très avancée, signe que ces animaux sont morts depuis plusieurs mois.

Une situation suivie depuis 5 ans

L'opération de ce lundi n'était que le chapitre final d'un dossier au long cours, suivi depuis 2016 par les services vétérinaires. En cinq ans, les agents de la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations des Ardennes se sont rendus cinq fois sur place avant l'intervention de ce 8 mars.  

Nous lui avons fait des avertissements, puis des rappels à la loi, puis des mises en demeure mais nous avons constaté que l'éleveur n'était plus en capacité d'entretenir correctement son cheptel - Hervé Descoins chapeaute les services vétérinaires qui ont conduit l'inspection.

Malgré l'accompagement dont il a bénéficié à travers, notamment, la Chambre d'agriculture et le Groupement de défense sanitaire, l'éleveur n'a pas réussi à redresser la situation.  

"Il a dévissé", explique Laurent de Caigny, procureur de la République de Charleville-Mézières. "Pour d'autres, on parlerait de burn-out". Fragilité personnelle,  difficultés économiques dues à la faible rémunération et aux sécheresses qui entament la production de fourrages, image  dégradée  de la profession liée à un agri-bashing mal vécu... L'accumulation des soucis a vidé l'agriculteur de son énergie, lui a fait perdre la force de travailler.

Vaches (photo d'illustration)
Vaches (photo d'illustration) © Radio France - Victor Vasseur

La dimension humaine de ce dossier a également été prise en compte au moment de la saisie de son cheptel. 10 bêtes, en meilleur état que les autres,  lui ont été laissées.  "Il a dévissé. Il ne s'agirait pas qu'il s'enfonce définitivement", conclut Laurent de Caigny.

Poursuivi pour mauvais traitement, détention de cadavres, inexécution de  mises en demeure, placement d'animaux dans des installations pouvant causer leur souffrance et non-identification d'une partie de son cheptel, l'éleveur sera jugé le 25 mars. Il encourt 1 an de prison, 15.000 euros d'amende et l'interdiction d'exercer son métier.

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