Lutte contre les frelons asiatiques : "J'ai perdu 35 ruches cette année", témoigne un apiculteur de Dordogne
Le Sénat a voté à l'unanimité, jeudi 11 avril, en faveur d'un plan de lutte national contre le frelon asiatique. L'insecte tueur d'abeilles est devenu la bête noire des apiculteurs, qui tentent de prévenir son installation pour protéger leurs ruches, comme le Périgordin Noël Bruneteaud.
Noël Bruneteaud plisse les yeux derrière la grille de sa combinaison d'apiculteur. Il dévisse le couvercle de l'un de ses pièges à frelon asiatique transparents. "Vous voyez, il y en a une trentaine, constate-t-il. J'ai installé le piège il y a deux jours." Piégées dans le liquide rougeâtre du piège, une flopée de reines frelons : ce sont elles qui créent des nids et pondent à proximité de ruchers. Leurs larves se nourrissent d'abeilles, et sont responsables de la mort d'une abeille sur cinq. "C'est trente nids en moins", résume Noël Bruneteaud.
Le plan de lutte national contre le frelon asiatique, voté par le Sénat à l'unanimité jeudi 11 avril, prévoit la prise en charge de la destruction des nids, pour éviter que les frelons ne colonisent encore plus d'espaces. Le signalement de nids de frelons devrait aussi devenir obligatoire pour les particuliers.
35 ruches détruites cette année
Noël Bruneteaud possède 150 ruches en Dordogne : il connaît bien le frelon asiatique. L'apiculteur l'a vu arriver en France, s'installer au cours de ces 20 dernières années, puis s'attaquer à ses colonies d'abeilles. "Cette année, j'ai perdu 35 ruches. Les frelons sont entrés, et ont tout détruit". Alors pour s'en débarrasser - ou du moins protéger ses ruchers - il concocte un piège fait-maison : "Les canettes de bières que je ne bois pas, mélangées avec de la grenadine".
Consommer de la bière et de la grenadine, sur des centaines de pièges, ça commence à lui coûter cher. "C'est pour notre pomme à nous les apiculteurs, et ça représente un coût très élevé de l'ordre de plus de 50 euros à chaque fois que je change les pièges", s'agace Noël Bruneteaud.
"C'est incroyable qu'on ait dû attendre 2024"
Il salue toutefois la proposition de loi votée par le Sénat, un premier pas selon lui. "C'est incroyable qu'on ait dû attendre 2024 pour se rendre compte que le frelon asiatique détruisait le travail, le revenu des apiculteurs", renchérit-il. Mais maintenant, il faut attendre et voir ce que ça va donner." La proposition doit être examiné par l'Assemblée nationale, mais la date est encore inconnue.
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