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Les céréaliers vendéens obligés de retarder, voire d'annuler les semis de blé à cause de la pluie

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De la pluie est encore prévue toute la semaine en Vendée et les céréaliers craignent de ne pas pouvoir semer leur blé cet automne. Leurs terres sont trop mouillées. Reportage.

La pluie pourrait empêcher les semis de blé cette année en Vendée. La pluie pourrait empêcher les semis de blé cette année en Vendée.
La pluie pourrait empêcher les semis de blé cette année en Vendée. © Radio France - Catherine Grain

Près de 300 millimètres de pluie sont tombés en trois semaines en Vendée, soit l'équivalent de trois mois de précipitations. Le timing tombe mal pour les agriculteurs, en particulier les céréaliers, puisque c'est la période de semis habituellement, de mi-octobre à début novembre. Les sols sont trop gorgés d'eau et les semis sont retardés, voire impossibles.

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Dans le sud-Vendée, seuls 19% des céréaliers de la coopérative Cavac ont pu semer. "On ne peut pas rentrer dans les terrains, ni à pied ni en tracteur, car l'excès d'eau est important. Tout le monde attend une fenêtre météo pour le faire", raconte Richard Bouquin, céréalier sur la commune de Rives d'Autise. D'habitude, début novembre, tout est semé. "On peut décaler jusqu'au 10 ou 15 décembre, mais pas après." Comme il sème en bio, son délai est un peu plus tardif.

"Un coup de poker"

Mais si la pluie persiste trop longtemps, Richard sera obligé d'abandonner les semis de blé pour cette année. "Si on ne peut pas mettre les céréales d'automne, on partira sur des cultures de printemps : tournesols, maïs, avec un risque de perte. C'est un coup de poker. Comme on a des terres superficielles et séchantes, si on a un mois de mai précoce et chaud, on ne rattrapera jamais la différence avec des semis précoces. Les rendements peuvent perdre entre 30 et 50%."

Il espère donc que la pluie s'arrête, puis il lui faudra au moins une semaine pour commencer à semer. Même là, il y aura des pertes, puisqu'avec le froid, certains grains ne germeront pas. C'est ce qu'explique Alain Brodeau, son voisin, lui aussi céréalier. Il faut donc semer plus : "On augmente au moins de 20 à 25 kg de graines à l'hectare pour le blé tendre, dur et l'orge." La dernière fois qu'ils n'ont pas pu semer leurs blés à l'automne à cause de la pluie date de 1989.

Dans le bocage, c'est déjà trop tard

Dans le nord-est de la Vendée, les terres sont plus argileuses, peu filtrantes et donc trempées. Ici, plus de la moitié des agriculteurs ont déjà décidé qu'ils ne sèmeraient pas cet automne. "Il n'y aura pas de semis dans les terres non drainées cet hiver, assure Sébastien Rousseau, conseiller agricole à la Chambre d'agriculture de Vendée. Le problème, c'est qu'en plus, sans céréales, il n'y aura pas de production de paille pour les bêtes, il faudra en acheter pour l'hiver 2024-2025."

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