Le prix du lavandin s'effondre pour les producteurs de Drôme et d'Ardèche
Les prix du lavandin ont chuté de 60% en trois ans. Une crise de la surproduction due à la forte attractivité de cette culture qui dépasse aujourd'hui les frontières traditionnelles de la Drôme, de l'Ardèche, du Vaucluse et des Alpes-de-Haute-Provence.
Depuis 20 ans le prix du lavandin ne cesse d'augmenter. Cette plante s'est bien adaptée à la plaine contrairement à la lavande. Et la demande ne cesse elle aussi de progresser. Le lavandin était traditionnellement réservé aux lessiviers et était vendu outre-Atlantique. Puis le lavandin a été utilisé aussi en aromathérapie comme huile essentielle.
Et avec la progression de la demande, les prix ont augmenté. Depuis dix ans, le lavandin procure de confortables revenus. Autre avantage, le lavandin demande moins de travail que les arbres fruitiers, les céréales ou les légumes. Conséquence de nombreux agriculteurs ont sauté le pas. D'abord dans les régions traditionnelles de culture : la Drôme où elle est présente dans la plaine de Montélimar ou encore dans le secteur de Romans-sur-Isère, l'Ardèche, le Vaucluse et les Alpes-de-Haute-Provence.
2000 hectares de lavandin dans la Beauce
Lorsque la politique agricole commune a moins rémunéré les grandes cultures de céréales, certains ont misé sur le lavandin y compris dans des régions où ne s'attend à trouver cette plante méditerranéenne. 2000 hectares de lavandin on été plantés dans la Beauce, la grande plaine céréalière au sud de Paris.
Une crise de la surproduction
Le lavandin est aujourd'hui victime de son succès. En 10 ans, la production a doublé alors que la demande continue de progresser mais en moindre part. On produit donc trop de lavandin et comme dans toute crise de surproduction, les prix s'effondrent.
Certains agriculteurs sont en difficulté car le prix de vente est en dessous du prix de revient. On vend à perte. "Les plus pénalisés sont les lavandiculteurs qui se trouvent dans les régions traditionnelles qui ne peuvent pas pratiquer d'autres cultures" explique Alain Aubanel, président du syndicat des producteurs français de plantes aromatiques et médicinales et producteur de lavandin à Chamaloc (Drôme).
"C'est la double peine : l'effondrement des prix de vente et l'augmentation des engrais et du gazole." - Gilles Estran, producteur de lavandin à Réauville (Sud Drôme)
Gilles Estran cultive 25 hectares de lavandin à Réauville à côté de Grignan dans le Sud-Drôme. Pour lui, "c'est la double peine : l'effondrement des prix de vente et l'augmentation des engrais et du gazole." Gilles estran se demande s'il va récolter cette année. Il n'a vendu que la moitié de la récolte 2021. Et l'autre moitié a été vendue a un prix très bas. Cette année les prix sont encore plus bas. Récolter et vendre, ce serait perdre de l'argent.
Le marché va-t-il réguler la production ?
Certains agriculteurs vont abandonner cette culture qui n'est plus rémunératrice. Il faut noter aussi que les prix des céréales et notamment du blé est en très forte augmentation à cause de la guerre en Ukraine. Il va devenir à nouveau intéressant de produire du blé. Mais le prix du lavandin ne va pas remonter pour autant tout de suite. Il faudra plusieurs années pour retrouver un prix correct.
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