La récolte des asperges rendue pénible par la pluie en Gironde

Claire Arino, qui a repris l'exploitation familiale à Saint-Christoly-de-Blaye en 2017, vendra bientôt ses asperges sur les marchés. Mais c'est peu dire qu'elles lui auront réclamé du boulot cette année.

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Elle avait connu le gel, la grêle. Mais tant d'eau, jamais. Il a fallu employer les grands moyens pour pouvoir bâcher les buttes. sur les 4 hectares et demi de champs. D'abord curer, en périphérie, les fossés qui débordaient. Et comme ça ne suffisait toujours pas, en creuser d'autres au bout des buttes pour pouvoir drainer la parcelle.

Récolte dans la gadoue

"Il y a un mois, c'était plein d'eau partout. Un hiver normal, on ne se serait pas posé la question de savoir quoi faire avec de l'eau au bout des rangs. On a fait des fossés mais ça nous embête plus qu'autre chose. On n'a pas pu bâcher le champ d'en face par exemple car il n'y avait pas assez de place pour faire passer le tracteur. "

Le pire est sans doute derrière elle mais la récolte s'annonce pénible avec des machines qui vont s'enfoncer et des salariés qui vont patauger. Sans compter que le trop plein d'eau n'est pas une bonne nouvelle pour la qualité du produit.

"La griffe, c'est à dire la racine de l'asperge, a tendance, quand le sol est humide, à remonter donc vous perdez quelques centimètres de longueur d'asperge. Après, une butte trop mouillée, ça vous fait des asperges rouilleuses avec parfois des petites écailles un peu orange. Ce n'est pas mauvais mais c'est moins joli. Il faut que ça sèche pour qu'on ait des belles asperges blanches comme d'habitude."

Claire Arino remarque les premières asperges pointer sous le plastique blanc. Avec les températures qui remontent, elle devrait pouvoir se lancer d'ici une semaine dans son marathon printanier. 12 tonnes d'asperges à ramasser à un rythme soutenu. Jusqu'à 150 kilos par jour. Selon l'exploitante, cet hiver humide ne devrait pas avoir d'incidence sur les prix.

Avec 2500 tonnes récoltées chaque année, le département de la Gironde fournit environ 10% de la production nationale.