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L214 met en cause un élevage de porcs finistérien et demande une action des candidats aux municipales

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L'association L214 pointe du doigt un élevage finistérien dans une nouvelle vidéo diffusée ce jeudi. On y voit des porcelets avec des plaies et des cas de cannibalisme. Yann Arthus-Bertrand, qui commente la vidéo, demande l'engagement des candidats aux municipales 2020 contre l'élevage intensif.

Des porcelets morts jonchant les sols, d'autres présentant des plaies victimes de cannibalisme de la part de leurs congénères : une fois de plus, l'association L214 présente des images chocs, tournées selon elle en septembre dernier dans un élevage situé à Dirinon, dans le Finistère.

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Les images sont commentées par le réalisateur et photographe Yann Arthus-Bertrand : elles sont selon lui "révélatrices de la quasi-totalité des élevages de cochons en France". L214 porte plainte contre l'élevage pour mauvais traitement et sévices graves envers des animaux. Le mois dernier, ce sont trois élevages et un centre de tri de veaux du département qui étaient pointés du doigt par l'association.

Plaies ouvertes et cannibalisme

Les vidéos de l'association montrent des dizaines de truies reproductrices dans des cages faisant tout juste la largeur de leur corps. L'élevage est habilité à en posséder 800 en même-temps, ainsi que 8.000 cochons à engraisser. Lors de la mise-bas, certains porcelets meurent étouffés sous leur mère, qui ne peuvent se déplacer. Des cadavres jonchent le sol des cages. Une infraction à la législation d'autant plus préoccupante selon l'association que leur retrait est censé être plus encadré en raison du contexte de peste porcine.

"Les porcelets naissent dans cet environnement fait de béton, de métal et de plastique, lance Yann Arthus-Bertrand. Les plus petits se coincent les pattes" dans les interstices. Ils seraient "castrés à vif, on va meuler leurs dents et on leur coupe la queue pour limiter les conséquences des agressions les uns envers les autres", ajoute le réalisateur. Une pratique qui est interdite lorsqu'elle devient systématique rappelle L214. 

Plusieurs animaux présentent par ailleurs des plaies ouvertes et profondes, ainsi que des hernies. D'après l'association, ils ne sont pas pris en charge, ni isolés des autres comme la loi l'oblige. Certains se font donc dévorer vivants par leurs congénères. "Beaucoup de cochons souffrent d'infections et ne reçoivent manifestement pas de soins", ajoute Yann Arthus-Bertrand. 

L214 demande un engagement contre l'élevage intensif

Avec la diffusion de cette vidéo à moins de quatre mois des élections municipales, L214 veut peser dans la campagne. L'association demande un engagement des candidats à travers toute la France à exclure tous les produits issus de l'élevage intensif de la commande publique, destinée notamment à alimenter les cantines. Elle veut aussi que la part de menus sans viande ni poisson soit davantage développée dans la restauration collective.

La situation des agriculteurs français est aussi abordée par Yann Arthus-Bertrand dans la vidéo. _"Savez-vous qu'au moins un tiers d'entre eux gagne moins de 350 euros par mois et qu'__un agriculteur sur cinq ne s'est dégagé aucun revenu en 2017_ ? demande le réalisateur. Ils sont aujourd'hui criblés de dettes, piégés par les coopératives et les banques, trahis par leurs syndicats".

Triskalia annonce un renforcement des contrôles

L'éleveur, que nous n'avons pas pu joindre, travaille avec le groupement de producteurs Triskalia, acteur majeur de la filière porcine en Bretagne. Avant d'avoir eu accès aux images, le groupe indiquait que "les animaux blessés auraient clairement dû être séparés des autres dès les premiers signes et soignés dans l'infirmerie prévue à cet effet. Le cumul de ces événements dans un même élevage est exceptionnel et ne reflète en rien la réalité des élevages au quotidien". 

Triskalia annonce que des vérifications vont être effectuées dans l'élevage. Les contrôles seront de façon générale renforcés. "Nous vérifierons que les règles de bonne gestion sanitaire sont bien appliquées dans l’ensemble des élevages adhérents", précise le groupe dans un communiqué. Il dénonce toutefois "le mode opératoire de l'association L214". L'association a d'ailleurs été condamnée lundi pour "complicité d'atteinte à la vie privée", après avoir filmé clandestinement dans les abattoirs de Mauléon en 2016.

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