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"L'hiver va être terrible" : les éleveurs de Meurthe-et-Moselle inquiets après la sécheresse de l'été

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Des experts sont attendus ces jours-ci dans une trentaine d'exploitations agricoles du département pour évaluer les dégâts liés à la sécheresse de l'été. Les éleveurs, eux, se désolent. Rencontre avec Fabrice Jacquot, producteur de lait bio à Gerbéviller.

Les vaches "fraîchement vêlées" ont droit à des céréales en plus du foin, les autres sont au régime Les vaches "fraîchement vêlées" ont droit à des céréales en plus du foin, les autres sont au régime
Les vaches "fraîchement vêlées" ont droit à des céréales en plus du foin, les autres sont au régime © Radio France - Angeline Demuynck

Dépit et résignation. Voilà ce qu'on peut lire dans les yeux de Fabrice Jacquot devant son silo à foin. A cette époque de l'année, il devrait être plein. Ce n'est pas le cas : "Il est vide comme si on était au printemps", constate l'éleveur bio de Gerbéviller, contraint de puiser dans ses stocks depuis le 1er juillet

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Il avait pourtant anticipé : "Je fais du pâturage tournant, ce qui permet normalement aux parcelles de repousser en trois semaines quand les pluies tombent normalement. Mais cette année, il n'a pas plu". Privé d'herbe pour ses 230 vaches, le producteur a donc déjà entamé ses réserves d'hiver. 

Fabrice Jacquot a déjà bien entamé ses réserves
Fabrice Jacquot a déjà bien entamé ses réserves © Radio France - Angeline Demuynck

Diète forcée

Fabrice Jacquot a également dû prendre des mesures drastiques. "J'ai divisé le troupeau en deux : les fraîches vêlées ont un peu plus et puis celles qui ont vêlé un peu plus longtemps ont un peu moins. Elles sont au régime. En faisant comme ça, je peux peut-être tenir jusqu'à mars", estime t-il. 

Autre solution, tout aussi crève-cœur : se séparer d'une partie du troupeau. "ll n'y a pas pléthore de nourriture à vendre et au prix où c'est je ne crois pas que ce soit dans mon intérêt d'acheter donc l'idée c'est plutôt décapitaliser, explique le producteur. Là, je n'ai pas dormi de la nuit, j'ai vendu 20 bêtes pour être quitte de les nourrir." Et de conclure : "l'hiver va être terrible".

Calamité agricole

Comme lui, des centaines d'éleveurs du département espèrent un coup de pouce financier de l'Etat. Des experts de la chambre d'agriculture de Meurthe-et-Moselle et de la Direction départementale des territoires sont attendus dans une trentaine d'exploitations ces jours-ci, pour évaluer les dégâts. Et demander éventuellement une reconnaissance de calamité agricole

Lors du dernier épisode de sécheresse en 2015, 900 agriculteurs meurthe-et-mosellans ont déposé des dossiers de calamité. Résultat : une enveloppe de plus de quatre millions d'euros pour le département.

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