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Dégâts de sangliers : un accord national qui divise les chasseurs et agriculteurs dans les Landes

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Après deux ans de discussions les chasseurs et les agriculteurs viennent de signer au niveau national un accord pour lutter contre les dégâts de sangliers. Objectif : réduire de 20 à 30% les dégâts d'ici trois ans. Dans les Landes l'accord divise les chasseurs et les agriculteurs.

L'objectif de cet accord ? Réduire de 20 à 30% les dégâts de sanglier dans les trois prochaines années (photo d'illustration) L'objectif de cet accord ? Réduire de 20 à 30% les dégâts de sanglier dans les trois prochaines années (photo d'illustration)
L'objectif de cet accord ? Réduire de 20 à 30% les dégâts de sanglier dans les trois prochaines années (photo d'illustration) © Radio France - Arthur Blanc

Il est présenté comme un accord historique. À l'occasion du Salon International de l'Agriculture, les agriculteurs et les chasseurs ont signé un accord, en l'espèce deux protocoles, pour lutter contre les dégâts de sanglier. L'objectif : réduire de 20 à 30 % les dégâts sur les trois prochaines années. Pour cela les deux textes prévoient d'une part une boîte à outil pour les chasseurs pour faciliter la chasse du suidé, d'autre part une simplification des démarches pour être indemnisé côté agriculteurs. Pour autant dans les Landes, cet accord divise les deux parties.

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Une boîte à outil déjà utilisée dans les Landes

Il faut dire que le département des Landes avait déjà de l'avance en la matière. Après les dégâts historiques de l'année 2019, plus d'un million d'euros de dégâts de gibier, chasseurs et agriculteurs ont adopté un plan de chasse propre au département. Conséquence, par exemple, la fameuse "boîte à outils" n'apporte rien de nouveau estime le président de la Fédération de Chasse dans les Landes, Régis Hargues. "Cette boîte à outils est quasiment complète dans le département des Landes depuis déjà plusieurs années, justement parce qu'il a fallu travailler avec le monde agricole, avec l'administration, pour faire entendre que le sanglier, il faut le piéger, il faut le tirer la nuit, il faut le tirer avec toutes les munitions, dont la chevrotine" explique-t-il. La chevrotine, par exemple, est déjà utilisée dans le département, sans elle, "on repartirait sur une explosion de la population" juge Régis Hargues, chiffre à l'appui "on prélève quasiment 50% du tableau à la chevrotine" . Reste que selon lui l'accord est une bonne chose puisqu'il légitime la méthode landaise, et qu'il va donc permettre de la conserver.

Simplification des indemnisations : gare aux petits dossiers !

L'autre point de ces accords c'est la simplification des démarches pour l'indemnisation. Côté agriculteurs on est satisfait notamment par le passage à la dématérialisation. "Ca va nous simplifier la vie !" estime Denis Lafargue. Le Secrétaire général adjoint de la FDSEA 40, a participé personnellement à l'élaboration des accords. Aujourd'hui un agriculteur doit envoyer un accusé de réception à la fédération de chasse pour signaler les dégâts. Ensuite cette dernière a huit jours ouvrés pour envoyer un technicien dresser un constat. Un casse-tête et un problème : "avec le bio qui se développe et qui impose un binage tous les cinq jours on ne pouvait plus constater les dégâts" explique Denis Lafargue. "Avec la dématérialisation, ce sera beaucoup plus rapide et donc plus efficace pour le monde agricole".

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Reste que la simplification passe aussi par un abaissement des seuils ouvrant droit à l'indemnisation, ce qui inquiète un peu le monde de la chasse. En effet jusqu'à présent, le seuil était de 250 euros de dégâts par parcelle. Demain, avec l'accord, ce sera 150 euros de dégâts ... par exploitation ! Régis Hargues craint que cela ne signe le retour des petits dossiers, les mêmes sur lesquels chasseurs et agriculteurs des Landes s'étaient entendus il y a quelques années. "Nous avions travaillé avec les structures agricoles pour essayer de les effacer, permettant l'indemnisation lorsqu'il y a un vrai souci. Et lorsqu'on a plusieurs milliers d'euros de dégâts de grand gibier sur les exploitations, ça, c'est un gros pépin. Mais à 150 € sur des exploitations parfois de plusieurs centaines d'hectares...." lance Régis Hargues dubitatif.

Le président de la Fédération de chasse dans les Landes ajoute cependant être "certain que le monde agricole landais ne tombera pas dans le piège de ces petits dossiers". Message reçu par la FDSEA 40, qui assure que l'objectif de cet accord n'est pas d'asphyxier financièrement les chasseurs mais bel et bien de lutter ensemble contre le sanglier, "il faut quand même que les agriculteurs soient indemnisés pour les dégâts mais c'est une question d'équilibre" souligne Denis Lafargue.

De son côté l'État va aider financièrement les chasseurs ave une première enveloppe de 20 millions d'euros pour financer l'augmentation du coût des dégâts, puis une autre enveloppe de 60 millions d'euros sur trois ans pour le déploiement de la boîte à outil.

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