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Dans le vignoble bordelais, des capteurs de mildiou pour détecter le champignon "avant même les premiers symptômes"

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Des parcelles de vignes situées à Pessac sont équipées de capteurs de mildiou. Il s'agit de pièges à spores qui permettent de mieux prévenir une future contamination en adaptant les traitements.

Le capteur de mildiou sur lequel vient se "coller" les spores. Le capteur de mildiou sur lequel vient se "coller" les spores.
Le capteur de mildiou sur lequel vient se "coller" les spores. © Radio France - Jules Brelaz

Après l’attaque massive de mildiou en 2023, certains vignerons ont peut-être trouvé la contre-attaque. La startup Baas (Biology As A Solution), basée à Martillac, propose en effet des pièges, des capteurs de spores de mildiou à installer au-dessus des pieds de vignes. L’analyse de l’ADN des cellules collectées permet de détecter le champignon pathogène avant même l’apparition des symptômes dans les vignobles. Un coup d’avance pour les viticulteurs qui peuvent ainsi traiter leurs parcelles de façon préventive.

L'équivalent d'un test PCR pour les vignes

"Le piège capte tout ce qui est dans l'air et après c'est les marques moléculaires qu'on utilise au laboratoire qui vont spécifiquement détecter l'ADN du mildiou ou de  l'oïdium, explique Jérémy Bruzini, fondateur et président de la société Biology as a Solution. Et on peut également faire ça avec le botrytis et le black-rot, qui sont d'autres maladies fongiques de la vigne se transmettant également par spores."

"Quand on peut voir les œufs, on peut anticiper sur les risques infectieux à venir. Quand les symptômes sont très forts et qu'on court après la maladie, on est obligés de traiter davantage que si on arrive de façon préventive dès le début de la saison", ajoute le jeune chef d'entreprise, titulaire d’un master en Parasitologie et d’un doctorat en Pathologie Végétale obtenu à l’INRA de Bordeaux.

Grégoire Bucaille, chef de culture au château Haut-Brion à Pessac, aux côtés de Jérémy Bruzini, fondateur de la société Biology as a solution (BAAS).
Grégoire Bucaille, chef de culture au château Haut-Brion à Pessac, aux côtés de Jérémy Bruzini, fondateur de la société Biology as a solution (BAAS). © Radio France - Jules Brelaz

"C'est un outil de plus pour nous viticulteurs"

Chef de culture au château Haut-Brion à Pessac et Château La Mission à Talence, Grégoire Bucaille se félicite de cette première année de collaboration avec la start-up Baas. "En tant que viticulteur, tout ce qui peut nous permettre de baisser nos interventions phytosanitaires, toutes ces solutions sont les bienvenues. Et pour l'instant, on dégage des résultats intéressants."

Les capteurs installés sur certains des 82 hectares de parcelle des deux châteaux "permettent de ne pas lancer un traitement inutile et de baisser nos interventions au vignoble. Cette année, on a eu un hiver très chaud, très arrosé. Le mildiou est virulent. Très tôt dans la saison, donc on préfère prévenir que guérir. Une fois que l'infection est là, on n'a pas de solution miracle pour enrayer le mildiou qui se développe sur les feuilles."

Les vignes du château Haut-Brion à Pessac, un exemple typique de vignoble urbain.
Les vignes du château Haut-Brion à Pessac, un exemple typique de vignoble urbain. © Radio France - Jules Brelaz

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