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Cet éleveur de Beauval-en-Caux vend ses poules retraitées à des particuliers

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Au lieu d'envoyer ses poules à l'abattoir, cet éleveur de Beauval-en-Caux a choisi de les vendre à des particuliers et sous l'effet du confinement, ça a cartonné.

Au lien d'être vendues à l'abattoir, les poules passeront leur retraite dans des jardins de particuliers Au lien d'être vendues à l'abattoir, les poules passeront leur retraite dans des jardins de particuliers
Au lien d'être vendues à l'abattoir, les poules passeront leur retraite dans des jardins de particuliers © Radio France - Olivia Cohen

Baptiste Stalin s'est fait traiter de "bisounours" quand il a exposé son idée à des collègues. Cet éleveur de 31 ans, basé à Beauval-en-Caux (Seine-Maritime), refuse d'envoyer à l'abattoir ses poules qui atteignent l'âge de la retraite. Il préfère les vendre à des particuliers depuis 4 ans et cette année, à cause du confinement, la démarche a rencontré un vif succès. Baptiste a posté fin juin une annonce sur la page Facebook de son exploitation "La Belle de Beauval" : "Tout a été réservé en 4 jours !" 

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"Je me suis transformé en standard téléphonique"

Les 2.800 poules qu'élève Baptiste, en plein air et avec une alimentation bio, pondent bien pendant un an et au bout d'un an, il faut renouveler le poulailler, conformément au cahier des charges. "Au-delà de 12 mois, des maladies peuvent apparaître", explique le trentenaire. Il pourrait ne pas s'embêter et tout vendre à l'abattoir du coin, mais il a décidé d'innover : "Des poules comme ça, qui pondent bien, n'ont rien à faire sur une ligne d'abattage, c'est du gâchis !"

Pour respecter le bien-être des poules pendant le transport, elles ne doivent pas être plus de 10 par cage
Pour respecter le bien-être des poules pendant le transport, elles ne doivent pas être plus de 10 par cage © Radio France - Olivia Cohen

L'année où il s'est lancé, voir ses poules entassées dans des cages partir pour l'abattoir, ça lui a fendu le coeur alors il s'est dit : "Pourquoi ne pas les vendre à des particuliers ?" Face à l'incrédulité de certains confrères, le jeune éleveur tient bon : "La première fois, les réservations se sont faites sur quinze jours, ça a surtout demandé de l'organisation, je me suis transformé en standard téléphonique !" 

L'effet Covid

Baptiste a adopté cette méthode depuis 4 ans mais cette année, à cause du Covid-19, ça a décollé : "On a fait un post Facebook, tout est parti en quatre jours, ça a été un marathon, on n'avait jamais vu ça !" Au téléphone, des dizaines de clients lui réclament des poules : "J'en ai même eu un qui m'en a pris une centaine."

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Il faut dire qu'il les vend entre 2 et 3 euros pièce, un très bon plan pour Alain, retraité, venu lui en prendre une vingtaine : "Ce sont de bonnes pondeuses pas chères du tout, sur le marché, ça coûte 10 euros, une poule comme ça !"

Alain repart avec une vingtaine de poules
Alain repart avec une vingtaine de poules © Radio France - Olivia Cohen

On vient carrément de région parisienne pour se fournir chez Baptiste. Marie, 16 ans, vient de Rueil-Malmaison avec ses parents et elle trouve l'idée géniale : "On est végétariens dans ma famille, on aime beaucoup les animaux, donc si on peut aider ces poules et les sauver... Et en plus, ça nous fait des œufs, donc c'est très bien. Et puis, de toutes façons, on ne peut pas continuer comme avant, il faut changer notre façon de consommer." 

Baptiste se soucie du bien-être animal mais ça lui vient de son père Benoît, son associé sur l'exploitation et éleveur lui aussi : "On n'a pas attendu que ce soit à la mode pour pratiquer ça chez nous !" 

Baptiste, 31 ans, et son père Benoît, 59 ans, soucieux du bien-être animal
Baptiste, 31 ans, et son père Benoît, 59 ans, soucieux du bien-être animal © Radio France - Olivia Cohen

Tout a été vendu, les semaines à venir vont être consacrées au nettoyage et à la désinfection complète du poulailler avant d'accueillir les prochaines pensionnaires. Baptiste envisage de faire de ses ventes de poules un événement, "peut-être sous forme de portes ouvertes avec d'autres producteurs !"

Un projet à suivre sur la page Facebook "La Belle de Beauval".

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