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Après le gel, la sécheresse : les agriculteurs du sud-ouest redoutent la catastrophe

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Le gel du mois d’avril a déjà fragilisé les cultures. Les moissons et les prairies sont désormais menacées par la sécheresse qui se profile. Les blés poussent mal dans des terrains très secs. Si la pluie ne tombe pas, les récoltes seront compromises, comme l’an dernier.

Bernard Pavan , agriculteur à Monblanc dans le Gers constate les dégêts de la sécheresse dans son champ de blé qui pousse mal Bernard Pavan , agriculteur à Monblanc dans le Gers constate les dégêts de la sécheresse dans son champ de blé qui pousse mal
Bernard Pavan , agriculteur à Monblanc dans le Gers constate les dégêts de la sécheresse dans son champ de blé qui pousse mal © Radio France - Olivier Lebrun

Vous l’avez sans doute constaté si vous avez jardiné, les terrains sont très secs. Les quelques gouttes de pluie qui tombent ces derniers jours n’y suffiront sans doute pas, c’est une nouvelle sécheresse inquiétante qui se profile pour les agriculteurs. 

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Un automne très arrosé, puis plus une goutte de pluie

Après un automne particulièrement arrosé, il n’a pas plu depuis le mois de février, et la terre est si sèche que les cultures en souffrent. S’il ne pleut pas d’ici l’été, on va tout droit à la catastrophe prévient le président de la chambre d’agriculture du Gers, Bernard Malabirade

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"C’est une vrai sécheresse de surface, il n’a pas plu depuis deux mois. Des cultures comme le blé, l’orge, les protéagineux qui ont été semés à l’automne en souffrent énormément. Les semis de culture de printemps, tournesol, maïs, soja, souffrent aussi. Beaucoup de terres sont en attente de la première pluie pour que les agriculteurs puissent semer", explique-t-il. "Il y a aussi des problèmes de sécheresse sur les prairies. Les vaches sont sorties depuis un mois et demi, deux mois. Il n’y a plus d’herbe qui repousse derrière, cela nous inquiète. Les foins paraissent très très faibles."

Le blé noircit

Bernard Pavan, céréalier à Monblanc dans le sud du Gers constate déjà les dégâts devant ses champs de blé qui ne poussent pas. "Vous voyez ce champ de blé, il a été semé fin octobre. On voit les zones où _la terre est sèche, elle n’est plus fertile__."_

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'Là, le blé est compromis, le rendement tombe chaque jour", se lamente Bernard Pavan. "Il nous manque de l’eau, il faudrait qu’il tombe au moins 50 millimètres pour le sauver. Le blé n’est pas fini, on a besoin de pluie jusqu’à fin mai."

Ironie de l’histoire, en novembre, il a tellement plu après qu’il a semé que ses champs étaient inondés sous un mètre d’eau, un "vrai lac", dit-il. Mais à partir de février, faute de pluie, le sol s’est figé. Résultat, le blé a mal poussé. Dans certaines parcelles plus sèches, le blé a noirci, il est compromis.

Ils arrosent les blés, les tournesols

Bernard Pavan qui cultive sur les coteaux a des parcelles non irrigués. Mais sur d’autres secteurs de la vallée de la Save ou la Gimone, des céréaliers n’hésitent pas à arroser leurs blés pour les sauver. 

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"Depuis trois semaines, ils arrosent les blés, il arrosent même l’herbe pour le bétail. D’autres m’ont dit qu’ils allaient arroser pour pouvoir faire les semis de printemps. Ils arrosent les prés, ils arrosent les tournesols", ajoute Claudine Artico, agricultrice à Monblanc. "Il y a eu le gel, le froid , et maintenant des sols très secs, toutes les conditions sont réunies pour que ça ne pousse pas. Il nous faut de l’eau ! S’il n’y en a pas, _cela va être une grande catastrophe__."_

L'an dernier déjà, une récolte compromise

Bernard Pavan constate que le scénario risque d’être le même que l’an dernier. "L’année dernière, on a eu les mêmes aléas climatiques, on a pas eu de récoltes. Le blé, on n'en a pas eu, du sorgho pas trop non plus, _du maïs non plus__. Cette année, on ne rigole pas, parce qu’on voit que ça repart pareil",_ s’inquiète l’agriculteur qui a dû emprunter l’an dernier pour couvrir ses pertes et qui comptait sur les récoltes de cet été pour se refaire.

Bernard Pavan constate les effets du réchauffement climatique. "Il y a quelque chose qui se passe. Désormais, on a deux saisons, on a soit la pluie, soit la sécheresse. Avant, on avait quatre saisons, c’était marqué. Aujourd’hui, si on a la chance d’avoir pendant l’été, deux pluies, ça nous sauve. Mais s’il ne pleut pas du tout comme l’année dernière, là c’est catastrophique."

Sauver ce qui peut l'être

'Il nous faut de l’eau, on nous annonce un peu de pluie cette semaine. _On a pas besoin de grandes pluies__",_ dit le président de la chambre d’agriculture du Gers. "On a besoin aujourd’hui d’un cumul de 20 à 30 millimètres pour faire redémarrer la vie des sols où ça ne pousse plus."

"Il faut qu’il pleuve vite. Modérément mais sûrement, cette semaine et la semaine suivante. Sur les céréales, le mal est en parti fait, mais cela permettrait de sauver l’essentiel. Bien avant l’été, il faut qu’il y ait de l’eau pour espérer sauver le minimum", espère Bernard Malabirade.

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