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Après l'épisode de gel dans l'Hérault, les vignes repoussent sans donner de fruit

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Deux mois après le violent gel qui a ravagé le vignoble héraultais, les vignes repartent. Mais les bourgeons ne donnent pas de nouveaux raisins. À Cabrières (Hérault), les vignerons de la cave coopérative de l'Estabel s'apprêtent à travailler d'arrache-pied pour rattraper les dégâts.

Les vignes sont verdoyantes mais elles ne donneront que peu de fruits Les vignes sont verdoyantes mais elles ne donneront que peu de fruits
Les vignes sont verdoyantes mais elles ne donneront que peu de fruits © Radio France - Clara GUICHON

Dans l'Hérault, les vignes ne sont plus noires : elles ont repris des couleurs verdoyantes, après la gelée noire du mois d'avril 2021, qui a touché la quasi-totalité du vignoble. Mais ne vous y méprenez pas : peu de fruits se cachent sous les feuilles. C'est le cas de la cave coopérative de l'Estabel, qui regroupe une cinquantaine de vignerons à Cabrières, à côté de Clermont-l'Hérault. Les dommages sont moins lourds que prévus : les pertes sont estimées à 50%. Mais les professionnels vont devoir travailler davantage.

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Des heures de travail réduites à néant

Sur les 350 hectares, certaines vignes sont complètement mortes. Les jeunes plantes n'ont pas tenu : il faut tout reprendre à zéro. "Elles sont en train de repousser du pied, c'est-à-dire du bas de la vigne, explique Richard Cullié, président de la cave coopérative. En clair, elles devaient donner leurs premiers fruits cette année, elles ne le pourront pas. Et nous, on va devoir les tailler de nouveau pour qu'elle produisent du raisin l'année prochaine."

Les jeunes vignes repartent à zéro
Les jeunes vignes repartent à zéro © Radio France - Clara GUICHON

L'état des vieilles vignes est plus catastrophique. "Elles ont aussi repoussé, mais elles repoussent mal", poursuit le vigneron dont l'arrière-arrière-grand-père était déjà à la tête de la cave coopérative. Dans le détail, les bourgeons poussent sur le vieux bois, la charpente de la vigne, qui est une partie qui ne donnent pas de fruits. 

"Dans tous les cas, on passera partout pour récupérer le peu qu'on aura." - Richard Cullié, président de la cave coopérative de l'Estabel de Cabrières

"Il y en un peu de raisin, observe-t-il. Mais vous voyez, à cette époque de l'année, il devrait être plus gros et d'une quantité plus importante." Et surtout, pour que ces vieilles vignes repartent, il va falloir redoubler d'efforts. "C'est ça qu'il faut calculer, note Richard Cullié. Certaines vignes, je crois que je les arracherais parce qu'elles vont demander beaucoup de travail."

Richard Cullié, président de la cave coopérative de l'Estabel, constate les dégâts
Richard Cullié, président de la cave coopérative de l'Estabel, constate les dégâts © Radio France - Clara GUICHON

Dans ces conditions, sortir la machine à vendanger ne lui paraît pas rentable. "Sur cette vigne-là, j'avais récolté 4 tonnes de raisins l'année dernière, se rappelle-t-il. Là, si j'en ai 150 kilos ça sera le bout du monde. Alors non, je ne vais pas la sortir et risquer d'abîmer la végétation pour qu'elle produise encore moins l'année prochaine. On fera peut-être ça en famille. Dans le village, certains se sont proposés pour faire une journée solidaire de vendanges. Je ne sais pas encore comment on s'y prendra."

"Je pense qu'il y a certaines vignes qu'on ne fera même pas à la main." - Michel Soler, adhérent de la cave coopérative de l'Estabel

Les vignerons pensent à la récolte de l'année prochaine. "Contrairement à ce que l'on peut croire, c'est la vigne qui nous dirige, pas l'inverse. Alors on bosse, lance Michel Soler, adhérent de la cave coopérative. Lui a perdu 30% de son exploitation. "Pour l'instant, on est un peu dans le déni, avoue-t-il. On verra ce que donne la récolte. Je pense que c'est en janvier, quand on verra l'étendue des dégâts, que ça sera compliqué. Mais c'est vrai qu'on se pose des questions..."

Les professionnels ne sont pas tant inquiets aujourd'hui. La récolte servira à produire le vin de 2022. Ils craignent donc ce que les vignes leur réserveront les deux prochaines années. Traumatisées par l'épisode de gel, elles risquent de mettre du temps à retrouver leur productivité. Richard Cullié espère que l'État va les accompagner sur le long terme.

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