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"Qui voudrait 500 euros par mois pour 70h par semaine ?" : cet éleveur de Dordogne va manifester

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Simon Tarrade, éleveur installé à Eyzerac (Dordogne), répond à l'appel de la Coordination rurale, de la FNSEA et de son syndicat, les Jeunes agriculteurs. Il va manifester ce mardi 23 janvier pour dire son ras-le-bol de devoir faire face à des charges toujours plus élevées et des revenus très bas.

Simon Tarrade gère un troupeau de plus de 150 vaches limousines. Simon Tarrade gère un troupeau de plus de 150 vaches limousines.
Simon Tarrade gère un troupeau de plus de 150 vaches limousines. © Radio France - Marie-Astrid Guégan

Les agriculteurs périgourdins se joignent au mouvement de contestation de leurs collègues de Haute-Garonne ou du Lot-et-Garonne qui bloquent les autoroutes A64 et A62. Les branches locales des syndicats agricoles appellent à des rassemblements, avec tracteurs et remorques, à Bergerac, Thiviers, Périgueux et au péage de la Bachellerie mardi et mercredi. Simon Tarrade, jeune agriculteur qui gère une exploitation avec sa mère et son frère à Eyzerac (Dordogne), ira manifester sa colère.

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Quatre jours de vacances en un an

L'éleveur est installé depuis 2016, mais il ne s'en sort toujours pas financièrement. À la ferme, il s'occupe surtout des vaches à viande, de race limousine. Mais même avec un troupeau de plus de 150 bêtes, cette partie de son activité ne lui rapporte presque rien : "Il faudrait que ces vaches à engraissement soient rémunérées un euro de plus le kilo pour qu'on puisse pallier nos coûts de production et gagner de l'argent".

La viande d'agneau et les produits laitiers que sa mère et son frère produisent sont proposés en vente directe. C'est ce qui leur permet de se tirer un maigre salaire : 500 euros par mois. "C'est pas assez, qui voudrait vivre avec 500 euros par mois en faisant 70 heures par semaine ? Et en étant tout le temps dépendant de nos productions ?", s'interroge celui qui est syndiqué aux Jeunes agriculteurs (JA).

"Il faut que ça change et qu'on gagne de l'argent"

"C'est une profession qui est dure. On travaille sept jours sur sept, avec du vivant, on est jamais tranquilles, on laisse nos vies de famille pour aller aux bêtes. On ne gagne pas d'argent, on investit beaucoup de capital, derrière c'est très compliqué. Après on l'a voulu, c'est un métier passionnant. Mais il serait d'autant plus passionnant si on était rémunérés à notre juste valeur. Il faut que ça change et qu'on arrive à gagner de l'argent", se désole Simon.

Simon n'a pris que quatre jours de vacances en un an : "Si on était mieux rémunérés, peut être qu'on aurait un salarié donc ça nous permettrait de compenser un peu la charge de travail". L'éleveur demande donc que la loi Egalim, dont le dernier volet a été adopté en 2023 pour mieux protéger la rémunération des agriculteurs, soit vraiment appliquée.

Et pour le réclamer, le jeune agriculteur a déjà préparé son tracteur, sa remorque et de vieilles bottes de foin, qu'il pourrait déverser sur un rond-point.

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