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U chjami è rispondi : du 28 novembre au 4 décembre

À retrouver dans l'émission
Christophe Zagaglia
Le samedi à 13h et le mardi à 20h
- Mis à jour le
Par

Art ancestral, il continue à se perpétuer sur l'île grâce à des dizaines de passionnés. Rencontre avec ces improvisateurs et poètes du chjami è rispondi de tous âges, lors d'une soirée organisée à l'association Locu Teatrale à Ajaccio.

Chjami è rispondi
Chjami è rispondi © Radio France - Christophe Zagaglia

Ils sont venus de Balagna, du Centre Corse, du Fiumorbu, d'Ajaccio ou encore de Tavagna, tous n'auraient manqué pour rien au monde cette soirée. Ils ont entre 20 et 80 ans, plusieurs générations les séparent mais tous sont unis autour d'une même passion : u cantu impruvisatu. Ils sont poètes pour la plupart, passionnés de langue corse et militants culturels pour beaucoup. Ces artistes sont les improvisateurs de l'association du Chjami è Rispondi. Comme chaque année, les membres de l'association répondent avec enthousiasme à l'invitation de Marianna Nativi, la directrice de l'espace culturel Locu teatrale, rue Campiglia à Ajaccio. « C'est toujours un plaisir de venir ici, de voir autant monde qui nous attend chaque année dans ce lieu » se félicite Ghjuvan'Petru Ristori, président de l'association du Chjami è Rispondi, improvisateur et militant de cet art ancestral.

Créée en 2008 par à une poignée de passionnés, l'associu di u Chjami è Rispondi est née d'un constat : « suite à une discussion entre improvisateurs nous nous sommes dit que si nous devions sauvegarder le chjami è rispondi, il fallait nous regrouper. C'est ainsi que la structure a été créée » poursuit le poète.

Aujourd'hui, les membres de l'association répondent à différentes sollicitations en Corse en participant à une vingtaine de soirées par an. « Le but de ces soirées publiques est avant tout de se retrouver entre nous pour un moment de partage et d'amitié. Il ne faut pas oublier que pour faire un chjami è rispondi il faut être obligatoirement trois. Il y a celui qui appelle, l'autre qui répond et le public qui réagit et qui nous porte. Il est important que ce dernier rentre dans notre jeu » souligne le président de l'association.

Joute intergénérationnelle

Tittò Limongi est l'une des chevilles ouvrières du chjami è rispondi. Ce professeur des écoles le pratique avec assiduité depuis de nombreuses années, « je suis musicien et chanteur au départ, je viens du monde de la musique électronique. Je me suis passionné pour le chjami è rispondi grâce à des forums sur internet. J'ai créé une méthode d'apprentissage que j'ai testée et j'ai appris comme ça » affirme le trentenaire. « Pour être un bon improvisateur, il faut bien sûr maîtriser la langue corse, mais aussi avoir de l'esprit, aimer la dérision et avoir de la voix » poursuit Tittò Limongi.

La joute poétique improvisée a ses règles qu'il faut respecter à la lettre, parmi celles-ci : la courtoisie. « Même si le chjami è rispondi appelle à la satire ou à la macagna, l'improvisateur se doit de rester cordial et poli » affirme Ghjuvan'Petru Ristori.

Francescu Luciani fait partie des plus jeunes improvisateurs insulaires. Ce jeune professeur de langue et culture corse a baigné dans la tradition dès sa plus tendre enfance. « Je suis issu d'une famille d'improvisateur, mon grand-père et mes grands-oncles improvisaient, chez moi on a toujours chanté. Quand je suis arrivé à l'université de Corse pour mes études, j'ai rencontré des jeunes qui avaient la même passion que moi et c'est tout naturellement que nous sommes devenus amis et que nous avons rejoint l'association du Chjami è Rispondi. Pour moi, c'est un art, un don qui représentent l'identité corse. C'est une lutte permanente avec une certaine idée de gagner et de prendre le dessus sur l'autre » affirme Francescu Luciani.

L'imprusadori di l'associu di u chjami è rispondi
L'imprusadori di l'associu di u chjami è rispondi © Radio France - Christophe Zagaglia

L'avenir

U chjami è rispondi peut compter sur ces jeunes adeptes, pour le plus grand plaisir des plus anciens. Le monde évolue, les technologies de la communication également et l'art ancestral aussi. « Il m'arrive d'improviser avec des amis sur internet, au téléphone ou encore par SMS » se plaît à dire Tittò Limongi.

La sauvegarde du chjami è rispondi doit passer par les jeunes générations, Ghjuvan'Petru Ristori en est conscient. « Nous allons de temps à autre dans les établissements scolaires, mais il faudrait l'enseigner davantage dans le primaire et dans le secondaire. Nous avons bon espoir d'y arriver un jour ».

En attendant, u chjami è rispondi peut compter sur ces nombreux fidèles, constitués entre autre, d'une jeunesse passionnée, qui ne demande qu'à improviser.

U cantu impruvisatu addunisce parechji generazioni
U cantu impruvisatu addunisce parechji generazioni © Radio France - Christophe Zagaglia

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