"Peurs en eau profonde" d’Olivier Descosse

Je peux vous dire que dans "Peurs en eau profonde" d’Olivier Descosse, la ville est un personnage à part entière. Ici, l’enquête est liée au corps d’une jeune femme retrouvée dans les filets d’un chalutier. Ce dernier est couvert de morsures et le pied gauche est sectionné.  

C’est Chloé Latour commandante de la brigade criminelle qui est chargée de l’affaire. Une affaire qui la mènera à côtoyer le monde opaque des plongeurs professionnels et des chercheurs d’épaves, ceux de la TEK comme on les appelle dans le jargon. Un métier hors norme dans lequel Jean Sardi s’est déjà largement illustré, il est l’un des meilleurs et il connaissait aussi la victime. Forcément on va le soupçonner d’autant qu’il a un mobile. Mais entre-temps se sont d’autres corps qui vont remonter à la surface et semer le trouble. 

Olivier Descosse est avocat à Marseille et plonge lui-même régulièrement. Il adore cet univers et est fasciné par le monde des abysses qui reste encore à ce jour bien mystérieux. Et nous, on découvre ce monde aussi. C’est ce que ‘ai trouvé particulièrement plaisant dans ce polar. Ce monde dont on ne parle pas souvent, qui a d’ailleurs l’air un peu rugueux au départ mais où l’on se rend compte qu’on doit être d’une rigueur extrême pour ne pas se mettre soi et les autres en danger. Les missions sont souvent dangereuses et se déroulent partout dans les eaux du globe.  

J’ai aimé l’univers et aussi la façon dont Olivier Descosse nous décrit ses personnages par petites touches avant que le puzzle se mette en place. On apprend, nous lecteurs, à les découvrir par bribes et petit à petit à comprendre l’ensemble et à savoir le passé qu’ils trimballent lourdement avec eux.  

On lit forcément vite, en apnée si j’ose dire, les 500 pages de "Peurs en eau profonde" tant on a envie de connaître et tant le temps n’a pas la même vitesse sous l’eau.