“La vie qui commence” d’Adrien Borne

Adrien Borne a signé son premier roman “Mémoire de soie” en 2020, disponible en poche depuis quelques semaines. Un roman salué et largement primé, dans lequel il raconte un très lourd secret de famille, pendant la Seconde Guerre mondiale.  

Dans “La vie qui commence”, il est aussi question de secret. Un secret qui marque, qui tâche et qui bouleverse Gabriel, 12 ans. Fou du Tour de France, de Pantani, il vit comme tous les pré-ados de son âge, fasciné par sa transformation vers l’âge adulte, et heureux de fréquenter les plus grands que lui. Il part en colo, profite des jeux, des aventures sportives jusqu’à ce qu’un moniteur fasse basculer tout à fait son enfance.  

J’aimerais saluer l’écriture, la justesse, la pudeur et la force des mots qui racontent sans le dire tout à fait, ce que l’animateur de colo va lui faire subir cet été là, et la manière dont il va se débrouiller, pendant le reste de sa vie, avec ce secret enfoui au plus profond de ces entrailles. Une situation terrible qu’Adrien Borne a connu, lui aussi, enfant, il l’a déjà confié avec la délicatesse et la pudeur qu’on lui connait. Alors forcément, Gabriel, c’est aussi un peu lui… Mais au bout de l’obscurité, il y a toujours un point de lumière…  

Parmi les personnages importants dans la vie de Gabriel, il y a bien sûr son grand père, mais aussi ce lieu étrange qu’est la Fosse à tonnerre, sorte de grand trou d’où sort une quantité d’eau incroyable et dans laquelle plusieurs plongeurs ont perdu la vie, un triangle des Bermudes de l’Yonne. 

Je ne vous dirai rien d’autre sur l’histoire. Je vous laisse la découvrir. L’écriture est forte, aucune fioriture, aucun mot superflu. Tout est choisi par le cœur.