Accord migrants: Ankara somme l'UE de l'exempter de visas

"Nous avons conclu un accord; cet accord est appliqué; il n'y a pas lieu de lancer des menaces à tous vents". Jean-Claude Juncker, le président de la Commission a joué l'apaisement après les déclarations perçues comme des provocations en provenance d'Ankara: "L'Union européenne a plus besoin de la Turquie que la Turquie de l'Union" soulignait le président Erdogan, au moment où son premier ministre Davutoglu était à Strasbourg, lui qui estime que la Turquie n'aura plus à respecter ses engagements si les Européens ne tiennent pas leurs promesses sur les contreparties de l'accord.

A commencer par la suppression des visas pour les ressortissants turcs

Pas question de les brader pour Jean-Claude Juncker. Certes les nations se comprennent mieux dès lors que les hommes et les femmes se connaissent mieux. Mais il ne s'agit pas pour autant de remettre en question les valeurs européennes. La libéralisation des visas est une question de critères, a rappelé le président de la Commission. Ils ne seront ni dilués, ni affaiblis dans le cas de la Turquie. Même chose d'ailleurs pour la relance des négociations d'adhésion.

La Turquie estime pourtant de son côté avoir rempli tous ses engagements

Le nombre de migrants passés de Turquie vers la Grèce est tombé à 60 voire aucun par jour, souligne Ankara, ce que confirme d'ailleurs Frontex. Et estime n'avoir de leçon à recevoir de personne en accueillant bientôt 3 millions de réfugiés pour "arranger les Européens" qui en prendront au maximum 72000 dans le cadre de l'échange un pour un. S'il y avait une épreuve d'humanité internationale nous serions les seuls à même de l'emporter,insiste le premier ministre turc. Conformémement à l'accord, la Grèce commence à laisser sortir des camps, après 25 jours de rétention, les demandeurs d'asile renvoyables en Turquie: ils doivent rester sur les îles en attendant que la centaine d'experts européens un quart des renforts promis examinent leurs dossiers en accéléré. Pendant qu'à Rome les 12 syriens musulmans ramenés par le pape de Lesbos ont pris leur premier cours d'italien.