L'Iran attire les entreprises européennes
Les relations de l'Iran avec l'Union européenne se réchauffent avec la levée annoncée des sanctions économiques contre ce pays. Les chefs d'entreprise européens sont dans les starting blocks, prêts à signer de juteux contrats.
En 2014, l'Union européenne a exporté vers l'Iran pour plus de 5 milliards d'euros de biens divers, elle en a importé très peu en échange, et, des deux côtés, la levée des sanctions suscite l'espoir de fructueux contrats. Principaux atouts de l'Iran, d'abord, son gaz et son pétrole. Dans son sous-sol, les premières réserves de gaz de la planète, les quatrièmes pour ce qui concerne le brut. Téhéran a déjà décidé d'augmenter sa production de barils. Le prix du pétrole risque de chuter encore, mais le pays va engranger des devises.
Autre richesse: sa population, 80 millions de consommateurs potentiels, déjà courtisés par les Chinois. Les Iraniens ont besoin de nombreux équipements du quotidien, à commencer par des voitures. Renault est sur les rangs. Le groupe français espère couvrir 20% du marché dans quatre ans. PSA veut se développer aussi. Le constructeur allemand Daimler vient de signer un accord avec deux groupes iraniens pour exporter ses camions, dès cette année. Ces camions devraient être livrés en kit puis assemblés sur place. La fédération des chambres de commerce allemandes table sur 5 milliards d'euros de contrats par an. L'Iran a aussi besoin d'avions, et pourrait acquérir 114 Airbus. Il faut aussi construire des routes, des voies ferroviaires et des aéroports.
L'Iran s'intéresse à l'Europe
L'Iran veut consolider ses exportations pétrolières en installant par exemple une raffinerie de pétrole en Espagne. Le président Hassan Rohani parlait ce dimanche d'une "nouvelle page" entre l'Iran et le monde. Son industrie nucléaire, cependant, va rester sous haute surveillance. Les Américains, qui empêchaient notamment les transactions financières avec l'Iran, vont dénouer progressivement l'étau, à condition que Téhéran renonce à l'arme nucléaire.
En matière de droits de l'Homme, les institutions européennes restent vigilantes. Le Parlement européen, notamment, ne baissera pas la garde. Fin 2012, les eurodéputés ont décerné le prix Sakharov pour la liberté de l'esprit à l'avocate Nasrin Sotoudeh et au cinéaste Jafar Panahi. Aucun des deux n'avait pu venir chercher son prix à Strasbourg.