Le glyphosate, herbicide controversé maintenu sur le marché

Le glyphosate est également présent dans près de 750 produits désherbants, commercialisés par plus de 90 fabricants dans une vingtaine de pays. Sa production mondiale a été exponentielle ces dernières années. Rien qu'en France 8 000 tonnes par an de glyphosate sont épandues.

C'est  un des herbicides les plus répandu au monde, couramment utilisé dans l'agriculture et le jardinage, capable de détruire toutes les mauvaises herbes sans abimer les plantes transgéniques. On le trouve notamment dans le Round Up, produit par Monsanto. Le glyphosate est inventé par le géant américain des biotechnologies agricoles dans les années 70. Selon les industriels, il est « moins dangereux que le sel de table ou l’aspirine ».

Mais alors pourquoi les eurodéputés s'en méfient-ils?

Tout part d'un avis publié en mars 2015 par CIRC, le centre international de recherche sur le cancer, une agence de l'Organisation Mondiale de la Santé. Il annonce le classement du glyphosate par l'OMS, comme "probablement cancérogène".

Dès la publication de cet article, Monsanto diffuse un communiqué particulièrement agressif, le géant qualifie le travail de l’agence de « science pourrie » et exige de l’OMS une rectification de cette classification. Mais c'est trop tard. Le doute s'installe.

Mais si le produit est potentiellement dangereux, pourquoi n'est il donc pas interdit?

Parce que l'herbicide fait l'objet de débats, y compris parmi les scientifiques ! D'ailleurs la Commission européenne se base non pas sur l'avis de l'OMS mais sur celui de l'Autorité européenne de sécurité des aliments pour qui le risque cancérigène du glyphosate est improbable.

Le renouvellement de l'autorisation du produit est prévue pour 15 ans après le 30 juin. Le Parlement a fait le choix du compromis avec la Commission dans sa nouvelle résolution. Les eurodéputés du PPE, le Parti Populaire Européen ont poussé pour le maintien du glyphosate pour encore 7 ans au lieu de son interdiction. Selon eux, "il n'y a à ce jour pas d'alternative économiquement viable et garantissant la santé humaine à proposer aux agriculteurs en terme de désherbage".

Mais les ONG et de nombreux pays européens s'inquiètent des méfaits de l'herbicide pour notre santé et souhaitent l'arrêt de sa commercialisation. C'est le cas notamment de la France, de la Suède, des Pays Bas.

Un comité d'experts des 28 Etats membres de l'UE était censé s'exprimer le 8 mars sur le maintien ou non du glyphosate dans le commerce, mais le vote n'a pas eu lieu. Nouvelle réunion prévue les 18-19 mai prochains. En attendant le produit controversé reste sur le marché.