Le réseau chaleur des 2 rives de Périgueux
Partons à la découverte du fonctionnement du réseau chaleur des deux rives de Périgueux. Sa chaufferie, son intérêt pour la Ville de Périgueux, le suivi du chantier et les résultats archéologiques. Reportage Bernard Guyot Prise de son Franck Lutton
Le réseau de chaleur des deux rives de Périgueux est un chauffage central à l’échelle de la ville qui permet d’alimenter des bâtiments essentiellement publics et privés en chauffage.
Grâce à un réseau de 4,8 kilomètres de long, le "réseau des deux rives" dessert les quartiers Bertran-de-Born, de la Cité et des Mondoux. Il alimente en chaleur, chauffage et eau chaude sanitaire certains bâtiments publics (appartenant à la Ville, au Conseil départemental, au Conseil régional), la polyclinique Francheville, des immeubles de l’Office public de l’Habitat, la résidence Sainte-Ursule, le collège Bertran-de-Born, le Centre de secours, la Gendarmerie, France Bleu Périgord etc.
Le réseau de chaleur transporte la chaleur sous forme d’eau chaude dans des canalisations enterrées, comme les réseaux électriques et gaziers. Les travaux se sont déroulés de juillet 2017 à mai 2018.
La chaleur est produite à 87 % avec du bois-énergie. Le bois énergie est composé à 50% de plaquettes forestières et 50% de plaquettes de scierie. Ce réseau propose ainsi une énergie propre, locale, et déconnectée de l’évolution du coût des énergies fossiles.
Cette énergie est moins chère que le gaz : une économie moyenne de 5% est attendue. L'économie est comprise entre 1 et 5% pour les gros clients et entre 10 et 12 % pour les particuliers. L’ensemble de la ressource sera disponible dans un rayon de 80 kilomètres autour de Périgueux. Le gaz vient en appoint de la biomasse pendant la période hivernale et en secours en cas de défaillance ou de maintenance de la chaudière bois. Avec le recours à une énergie locale et renouvelable, la chaufferie bois de Périgueux permet d’économiser 3 300 tonnes de CO2 par an.
COFELY garantit un rejet de poussière inférieur à 20mg/Nm³ à 11% d’O2 (inférieur aux obligations réglementaires).
Le réseau de chaleur est en partie implanté dans l’ancienne cité romaine de Périgueux. Cela a entraîné une vaste campagne de fouilles archéologiques. Depuis la chaufferie et à travers les rues, les tranchées ont permis d’ouvrir des fenêtres sur le passé de la ville et de compléter sa carte archéologique. Les coûts des fouilles et des études sont partagés entre la ville de Périgueux et Engie, mais sont subventionnés.
Sur le site de l’actuelle chaufferie, on a découvert une portion du quartier d’habitation de l’Est de la ville. Durant les travaux on aura aussi découvert, une grande habitation gallo-romaine, une fontaine à débordement et un réseau d’arrivée et d’évacuation d’eau.