Les nuisibles sont-ils des envahisseurs ou des bienfaiteurs de la nature ?

A l'occasion de la 33ème édition du festival de l'oiseau et de la nature en Baie de Somme, nous questionnons la notion de nuisible.

Nos invités

Adrien Favre Photographe  et parrain de la 33ème édition du Festival de l’oiseau et de la nature.
Sabine Robin Docteur en Pharmacie , enseignante en phyto-aromathérapie et guide nature
Bernard Debargue Journaliste et naturaliste  en Picardie

Le terme nuisible est une aberration scientifique pour Adrien Favre. Ils sont là avec leurs qualités et leurs défauts mais ils sont surtout indispensables aux écosystèmes. Sabine Robin n'utilise jamais le terme de nuisible en parlant des végétaux, ils peuvent être envahissants et peuvent créer des déséquilibres, mais en aucun cas ils ne sont nuisibles. Bernard Debargue estime lui,  qu'on peut interroger les nuisances de l'homme.

C'est quoi un nuisible ?

Il existe trois listes d’animaux susceptibles d’être juridiquement classés "nuisibles" (espèces d’animaux susceptibles d’occasionner des dégâts – ESOD), en fonction des conditions locales. Le code de l’environnement permet des interventions sur des espèces lorsqu’un des intérêts suivants est menacé : la santé et la sécurité publiques, la protection de la flore et de la faune, les activités agricoles, forestières et aquacoles, ou d’autres formes de propriétés.

Pourquoi le concept d’animal « nuisible » est-il critiquable ?

La notion fait débat depuis fort longtemps, car elle n’est scientifiquement pas fondée. Il n’existe pas d’espèce nuisible. Même s’il peut avoir un impact négatif sur des activités humaines, tout animal joue un rôle dans un écosystème. En août 2016, la loi Biodiversité a effacé ce terme de « nuisible » de la législation. Pour autant, cette réforme est purement terminologique et n’a rien changé sur le fond. C’est désormais l’expression « espèces d’animaux susceptibles d’occasionner des dégâts », ou « ESOD », qui prévaut. Les conditions de destruction de ces espèces ainsi que les règles de leur classement sont presque identiques. Les ESOD sont, comme les ex-nuisibles, soumis au piégeage et au tir en battue, sans aucun quota et à tout moment de l’année.

Cartes blanches de nos invités

Sabine : **Le larris du brûlé** **à Fignières, un côteau calcaire près de Montdidier. Un petit miracle, la présence des anémones pulsatilles qui sont très menacées.
Adrien : le centre de soin Athénas et tous les centres de soins qui sauvent les animaux. Ils ont besoin de dons.
Bernard : le centre de soin Picardie faune sauvage