Les potiers de Noron

***Les Potyis * ** de Joseph Mague . *Traduction en français * :Gens riches qui passez en autoOu bonnes gens que le tramway amèneVoilà Le Tronquay, Noron-la-Poterie !Descendez tous pour voir les pots.Entrez messieurs, mesdames et mesdemoiselles,S'il sont tous barbouillés de barbotineLes potiers sont de bons compagnons,Toujours galants avec les belles.N’en v’là-t-y des pots dans la coûe,Des mahons, Comme il y en a des pots dans la cour,Des pots d’argile ; eun mahoun est énorme pot en grès vertical appelé sinot en Cotentin. On y met le lard salé, ou le beurre salé destiné à l'exportation.des bouett’, des terreines :Les bouètes : il est possible que ce soit des boîtes à sel que l'on plaçait dans la cheminéeDes « terrines »… Terrène en normand : un récipient dans lequel on mettait le lait pour que la crème monte. Pas d'équivalent précis en français.Des bobins, des gatt’ et des teinesLes bobins sont des cruches ventrues qui sont toujours fabriquées à Noron-la-poterie actuellement chez deux potiers qui continuent la tradition, les gattes – mot scandinave - sont des écuelles, des jattes. Et  des tènes ou tines ? - Des boîtes. Mot passé en anglais ; actuellement a tin est une boîte de conserves, a tin can ; ou à gâteaux : a cake tin. No vient d’ tirer tout cha du foûo.Guettez par chin, ch’est la séqu’rie,La loge du foûo, l’atelier,Eiou qu’nos pil’ preus du terrierLa terre avant d’ fair’ la pot’rie.On vient de les sortir du four.Regardez par ici, c'est le séchoir,La cavité du four, l'atelier, Où l'on foule près de la cave à argileLa terre avant de faire la poterie. Je me souviens vers 1960 d’avoir vu les potiers marcher inlassablement sur la terre pour la tasser en enlevant les cailloux qu’elle contenait. Il y avait des trous où l'on stockait l'agile à l’abri et on la travaillait, on la foulait.Y a-t-y des patiax sus l’ tabier ? Y a-t-il des pâtons sur la planche ? le tabllet est le tablier sur lequel sont posées les ruches ou plate-forme de la batteuse su laquelle on délie les gerbes. Les potiers avaient à côté d'eux une sorte de planche sur laquelle ils posaient leur pâtons d'argile recouverts d'un chiffon humide. Le mot tablette aprins du revi achteu !No va, d’vant vous, fair’ eun’ boutelle,On va, devant vous, fabriquer une bouteille,Nos daigts, not’ reue et nos âttelles,Ch’est tout c’qui faut pour travaillerNos doigts, notre tour et nos attelles Cela nous suffit pour travaillerAllez tournez ! Notre belle terre bruneDans nos mains monte et s'élargit,Pour le goulot, ça se rétrécit,Un coup d’ laton. Un coup de fil en latoun (sous la bouteille), en voilà une de plus ! : c’est un fil en cuivre, le fer rouillerait. Maintenant, il ne faut pas partir ainsiSans voir la poterie artistique.Nous avons là des pots magnifiquesCouverts de fleurs, de fruits et de petits oiseaux.A votre femme, à votre belle-mèreRapportez donc un petit souvenir,Un vase à fleurs, une tabatièreUne canne normande ornée de gui.