Mandrin, un enfant du pays. Une série radiophonique pour l'été. Épisode 37 : La ruse

La ruse.

Cette nuit, nous avons trouvé refuge dans une grotte, au pied des Chartreuses. Dehors, il neige. Nous sommes entassés près du feu éteint. Le ronflement porcin du Camus m'a réveillé.

Les silhouettes de Bélissard et Mandrin se découpent sur les premières lueurs du jour. Drapés dans des couvertures, ils fument et paraissent en grande discussion. Je me rapproche discrètement pour essayer d'entendre. Que peuvent-ils bien se raconter à cette heure matinale? Peut-être mettent-ils au point leur prochaine campagne ? Le Camus ronfle de plus en plus fort. Je n'entends rien. Tapi dans l'ombre, je me crois invisible mais Mandrin m'interpelle pour me dire de le suivre dehors.

Puisque je n'ai pas été assez malin pour me faire oublier, je dois préparer les chevaux. J'ai les doigts gelés. Je n'arrive pas à équiper les sabots avec les drôles de bottines en cuir qu'il m'a fournies.

Mandrin m'observe, goguenard. Pris de pitié, il vient à mon secours en me montrant l'étrange semelle des bottines. Il me dit alors en rigolant :"Tu vois, l'histoire des fers à l'envers de Mandrin, ce n'est pas une légende, à toi maintenant de savoir raconter !"

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