L'exceptionnelle richesse du sous-sol lorrain

On le sait, on en parle souvent, la Lorraine est magnifique en surface, mais sous terre, ce n'est pas mal non plus... C'est en fait une association de pensée qui me conduit à vous parler aujourd'hui du sous-sol lorrain, car c'est aujourd'hui la Journée international des vers de terre, ces petites bestioles utiles à notre terre puisqu'elles l'aèrent et permettent une bonne circulation de l'eau. Au-delà de ces vers de terre, ce qu'on trouve sous nos pieds de Lorrains est exceptionnel, ce qui donne à la Lorraine sa place parmi les grandes régions industrielles de France. On y trouve du minerai de fer, qu'on nomme la minette et qui a ouvert une très grande histoire industrielle notamment sur le Pays haut, ou dans la vallée de la Fensch et la région de Nancy. Il s'agissait d'industries minières et sidérurgiques et je parle hélas à l'imparfait puisque tout ça est fini depuis trente ans. L'exploitation du fer en Lorraine s'est étalé sur un siècle et demi, de 1830 aux années 1990 et les chiffres sont très impressionnants. En voici un : on estime qu'il y a eu plus de 3 milliards de tonnes de minerai extrait dans notre sous-sol. On parlait d'ailleurs de « Texas lorrain » tant la région était attractive. Autre grande histoire du sous-sol lorrain, celles du sel et du charbon. Le charbon était exploité essentiellement dans le nord-est de la Moselle, autour de Forbach et Saint-Avold. L'une de nos chanteuses préférées, Patricia Kaas, née à Forbach, avait d'ailleurs pour père une « gueule noire », c'est ainsi qu'on appelait les mineurs de charbon (on entendait aussi parler de « gueules jaunes » pour les mineurs de fer). Notre sous-sol est aussi composé de sel et là, c'est toujours d'actualité et ça remonte à beaucoup plus loin dans l'histoire, à l'Antiquité. Plusieurs noms de communes nous rappellent cette activité : Château-Salins, Marsal, Rosières-aux-Salines... On ne peut pas faire un tour complet mais notons que la Lorraine du sous-sol, ce fut aussi l'exploitation du cuivre (par exemple au Thillot), de l'argent (A La Croix-aux-mines) et même un peu de pétrole (dans la région de Sion). Et toute cette activité du sous-sol, hier (et aujourd'hui) industrielle a ouvert une activité touristique : on peut visiter des chevalements, des puits ou des galeries. Elle a donné lieu aussi à des romans et des chansons ; on pense tous à Bernard Lavilliers et ses Mains d'or. Elle a nourri la grande histoire politique et sociale, une histoire belle et rebelle, et bien sûr l'histoire de notre immigration lorraine. Elle est finalement un élément puissant de notre identité de Lorrains.