C'est nouveau, c'est lorrain, c'est inabstrait

Dans l'art et la peinture, il existe de nombreux courants, en voici un nouveau, né en Lorraine : les inabstraits. Première originalité de ce nouveau mouvement artistique, il ne se termine pas en isme, parce qu'avec le classicisme, le néo-classicisme, le maniérisme, le romantisme, le réalisme, l'hyperréalisme, le naturalisme, le symbolisme, on avait déjà pas mal mangé de ismes ! On était au bord de l'indigestisme. 

Voici donc l'inabstraction, mêlant le figuratif et l'abstrait. "C'est encore plus élaboré, explique l'artiste vosgien Julien Cuny, un des huit fondateurs, on se laisse aller et il y a une notion d'inachevé, on laisse le regardant imaginer la suite". Je me disais en l'écoutant que ce mouvement colle bien à notre époque, le public participe (d'ailleurs, les Inabstraits réalisent des créations en public), on pourrait appeler leur courant le démocratieparticipativisme ou le citoyennisme, histoire de bien achever notre assiette de ismes, car comme disait ma grand-mère, du courant antigachisme : "on voit que t'as pas connu la guerre, termine donc ton assiette !" et en général, je ne me faisais pas prier. 

Ce groupe d'artistes et ce nouveau courant, c'est aussi un clin d'œil à l'Ecole de Nancy, qui a beaucoup influencé l'Art Nouveau sur une gamme de disciplines beaucoup plus large (arts décoratifs, architecture, vitrail...). Pour goûter leurs réalisations, rendez vous sur leur site inabstrait.fr. Vous pouvez aussi aller square Chopin à Nancy où ils ont réalisé une fresque collective, récemment inaugurée par le maire de Nancy, Mathieu Klein. Enfin, il faut noter qu'il n'y a pas chez les Inabstraits qu'une démarche artistique, ils portent aussi une sorte de requête politique et une critique des médias qui ont tendance à ne parler que de ceux qui sont déjà populaires. "C'est le syndrome instagram", dénonce Julien Cuny. 

L'objectif des Inabstraits est de faire émerger de nouveaux artistes pour enrichir l'imagination de tous. L'imaginisme est au pouvoir.