La balade des 3 V : Valmy, Varennes, Verdun
On connaît la formule "se mettre au vert". Vianney Huguenot nous en propose une autre : se mettre aux V, comme Varennes, Verdun et Victoire à Valmy le Vingt septembre 1792.
Nous célébrons aujourd'hui le 230e anniversaire de la célèbre bataille de Valmy, qui se déroule aux confins de la Lorraine, dans la Marne, le 20 septembre 1792 et voit la victoire des armées révolutionnaires françaises contre les armées prussienne et autrichienne qui venaient tenter de sauver la monarchie française et leur copain Louis XVI, lequel, rappelons-le fut arrêté 15 mois plus tôt non loin de là, à Varennes-en-Argonne dans la Meuse. Valmy et Varennes forment deux grands épisodes de notre roman national car à la suite de la bataille de Valmy naît la 1e République et l'arrestation du roi à Varennes va quant à elle bouleverser la donne en Europe.
Oui mais voilà, plusieurs événements, annexes dirons-nous, sont peu racontés dans nos livres d'histoire. A Valmy, par exemple, les Français pouvaient difficilement gagner la bataille, ils étaient désorganisés et plus faibles numériquement. C'est probablement Danton qui obtient la victoire en soudoyant le chef de l'armée prussienne, à l'aide des diamants de la couronne. Certains historiens traitent d'ailleurs cette bataille de Valmy comme "une vaste farce". Pour Varennes, on est aussi dans le tragi-comique. L'historien Olivier Coquard évoque l'arrestation "sur une atmosphère de bal costumé" ; le roi est en effet arrêté à cause d'une mauvaise organisation, un vrai truc de pieds nickelés en fait. Mais cela reste tout de même deux grands épisodes et visiter les lieux où ils se sont déroulés est très émouvant. Il faut ajouter bien sûr le V de Verdun (Verdun, Valmy, Varennes sont dans un mouchoir de poche) et sa bataille de 1916, déterminante dans la victoire finale. C'est à ce moment qu'apparaît la légende Pétain (jusqu'en 1940 où il ouvre une politique de collaboration avec les nazis). En 1916 et 1917, on le décrit comme un héros et principal acteur de la victoire, sa stratégie est notamment d'alimenter le front régulièrement en nouveaux hommes et nouveaux matériels, d'où la création de la Voie sacrée qui reliait Bar-le-Duc à Verdun. Sur cette voie, pendant plusieurs mois, ce fut donc un va-et-vient permanent de camions transportant notamment 2,5 millions d'hommes.