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Roger Mossovic, cofondateur du Livre sur la place

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Vianney Huguenot rend hommage à un sacré libraire, pilier du Livre sur la place, Roger Mossovic

Portrait de Roger Mossovic, par le dessinateur Philippe Lorin ©L'Estrade
Portrait de Roger Mossovic, par le dessinateur Philippe Lorin ©L'Estrade

"Cofondateur" car c'est Mia Romero, journaliste à l'Est Républicain qui a l'idée en 1979 du Livre sur la place et elle part alors chercher Roger Mossovic. Françoise Rossinot, aujourd'hui déléguée générale de l'Académie Goncourt et qui fut longtemps commissaire générale du Livre sur la place, explique que Roger Mossovic avait un rapport aux livres, à la littérature et aux auteurs assez révolutionnaire et précurseur : "Il était un avant-gardiste, il exposait dans sa librairie des tableaux et déjà il faisait venir des auteurs, ce qui ne se faisait pas à l'époque". On est alors dans les années 1970. La librairie de Roger Mossovic est la librairie des arts, près de l'arc Héré, et je ne résiste pas à l'envie de vous lire un extrait de sa publicité de l'époque, parce qu'elle dit beaucoup sur le personnage : "Claire, avenante, d'un accès facile, la librairie des Arts vous réserve le plaisir de choisir exclusivement parmi des livres dignes d'être offerts. Tel est le privilège d'une librairie spécialisée – sans papeterie ni fournitures scolaires – la seule consacrée aux éditions de qualité. Entrée libre".  

La pub de la librairie des arts
La pub de la librairie des arts

Cette mention "Entrée libre" sur sa publicité et sur sa vitrine, Roger Mossovic y tenait beaucoup, rappelle sa fille Martine, car il considérait qu'on pouvait sortir de sa librairie sans avoir acheté. Il aimait d'ailleurs parler avec ses clients, s’asseoir sur les marches et bavarder simplement. Et au-delà de la littérature, c'était un fou d'écriture et de papier. Martine Mossovic raconte quand ils arrivaient en vacances : "la première chose qu'il faisait, ce n'était pas d'aller voir où il y avait une épicerie ou un bureau de tabac, non, il fallait aller voir l'heure de la levée du courrier car il envoyait des dizaines de cartes postales, il écrivait tout le temps et jamais la même chose à deux personnes". On le sait moins mais Roger Mossovic fut aussi, au sein d'une commission de l'ORTF, l'un des créateurs d'une télévision régionale appelée alors FR3. Il était aussi un grand amoureux de l'Art nouveau. Il allait finalement très bien avec l'élégance, la culture et l'humanisme qui caractérisent Nancy.  

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