"La fuite dans l'espoir d'un mieux" : Ralf a organisé sa propre disparition

Né dans le sud de la Belgique, aîné d’une famille de cinq enfants, Ralf vit une enfance heureuse. Son adolescence, elle, est très difficile : il cache son orientation sexuelle car il n'arrive pas à l'accepter.

À défaut de parler, il écrit chaque jour son mal-être dans son "journal secret". Mais avec sa famille et en société, Ralf ne parle pas de cette souffrance.

La veille de ses 26 ans**, après trois ans de dépression et en pleine crise identitaire, Ralph décide de disparaître. Cette disparition, il y pense déjà depuis un moment et a tout prévu pour son départ : en pleine nuit, laisse une lettre à ses parents dans laquelle il explique son mal-être, ses tabous, ses angoisses, écrit "pardon" sur le mur de sa chambre, et fuit.

Ralf monte dans sa voiture, un bidon d'essence et un vélo dans le coffre. Il traverse le pays jusqu'à la frontière avec le Luxembourg, il s'enfonce dans une forêt, met le feu à sa voiture et à ses papiers d'identité, enfourche son vélo, un sac sur le dos et 2000 euros en poche.

Disparition volontaire : un temps pour se reconstruire

Ses parents découvrent sa disparition le matin même de son anniversaire et lancent l'alerte. Dans sa fuite, il prévoit de faire le tour de l'Europe. Il arrive en Allemagne quelques semaines plus tard, et se connecte sur Internet, il découvre les articles sur sa disparition et prend conscience réellement de son acte.

C'est un choc de découvrir le chagrin de ses proches, mais il ne rebrousse pas chemin pour autant, il a besoin de temps, de se reconstruire et de tester ses limites. Il veut aller au bout de ce qu’il a entrepris. "Il y avait un côté excitant, d’être hors du système, j'allais juste d’un point A à un point B sans contrainte."

Il réapparaît 15 mois et 13 0000 kilomètres plus tard dans le jardin de ses parents, un dimanche après-midi, le jour de la fête des mères.