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1974, tout à coup, il faut un passeport pour aller de Perpignan à Barcelone !

À retrouver dans l'émission
Hélène Legrais
Du lundi au vendredi à 07h25
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Imaginez, vous arrivez au Perthus, à la frontière. Votre objectif, aller à Barcelone, Tarragone, Llançà. Et là, tout à coup, stop, on vous demande votre passeport sinon demi-tour. C'est arrivé en 1974. Retour dans le passé avec Hélène Legrais.

Photo d'illustration : frontière au Perthus
Photo d'illustration : frontière au Perthus © Maxppp - Nicolas Parent, PHOTOPQR/L'INDEPENDANT/MAXPPP

Vent de panique pour les touristes et les Catalans du Nord voulant faire une virée au sud des Pyrénées …

Le 21 septembre 1974 à 9h10 très exactement et sans aucun préavis, l’Espagne franquiste décide d’exiger un passeport en cours de validité pour entrer sur son territoire à partir des Pyrénées Orientales, comme c’est déjà le cas au Pays basque. L’Espagne ne fait pas partie de l’Union européenne, on est loin de l’espace Schengen et on est contrôlé à la frontière bien sûr mais jusqu’ici une simple carte d’identité suffit. Cette exigence soudaine surprend ceux qui se présentent au poste frontière en ce samedi matin et doivent en majorité faire demi-tour. Les douaniers espagnols acceptent de faire quelques exceptions pour les chauffeurs de poids lourds transportant des denrées périssables mais aussi pour les trois autocars transportant les majorettes et la fanfare de Toulouse qui ont été engagés pour animer les fêtes de la Mercè à Barcelone !

La mesure s’applique aussi au passage de la frontière en train et plus de 70 voyageurs sont ainsi refoulés en gare de Port-Bou sur Cerbère. Sur intervention en catastrophe du gouvernement civil de Gérone, les chauffeurs de poids lourds obtiennent finalement un sursis jusqu’au lundi soir. Mais ensuite ce sera passeport pour tout le monde !

Résultat, dès le lundi matin c’est le rush sur le service des passeports de la préfecture. Le préfet, Robert Poujol, a été obligé de renforcer les effectifs et il a fallu commander en urgence davantage d’imprimés. Rappelons qu’à l’époque il n’y a pas d’informatique, tout est fait à la main. L’Indépendant exhorte à la patience : à part pour les prioritaires comme les routiers, les VRP ou les malades, dont le dossier sera traité en urgence, les autres devront attendre … 3 ou 4 jours ! Ça fait rêver, non ?

Et sinon pour cette fin 1974 ?

On démolit la caserne St Martin à Perpignan et le maire, Paul Alduy, inaugure le nouveau parking de la place de la République, un immeuble de 4 étages qui remplace les Halles Baltard de l’ancien marché couvert. Le but : lutter contre la concurrence des grandes surfaces en facilitant le stationnement en ville. Léon-Jean Grégory et Gaston Pams conservent leur siège de sénateur. Le 28 septembre le musée Dali est inauguré à Figueras en présence du Maître et de sa muse, Gala. Enfin, décédé le 13 décembre, le navigateur et aventurier Henri de Monfreid repose désormais dans le cimetière de Leucate, son village natal, « face à la Méditerranée » selon ses vœux.

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