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1973 Pablo, Pau Casals s’en va

À retrouver dans l'émission
Hélène Legrais
Du lundi au vendredi à 07h25
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Après Pablo Picasso, le Pays Catalan perd en 1973 un autre immense artiste, un autre géant cher à son cœur : Pau Casals. On remonte le temps avec les archives et Hélène Legrais.

Photo d'illustration, Pablo Casals
Photo d'illustration, Pablo Casals © Maxppp - EFE/Newscom/MaxPPP

Deux génies, deux immenses artistes catalans, de naissance ou de cœur, disparaissent en cette année 1973 : après Picasso, c’est au tour de Pablo Casals.

Contrairement à Picasso qui s’est éteint soudainement en avril, Pau Casals a lutté farouchement contre la mort. Hospitalisé depuis le 7 octobre à Sant Juan de Porto Rico à la suite d’une crise cardiaque, l’état du grand violoncelliste et humaniste s’aggrave de jour en jour. Il souffre de complications pulmonaires et rénales. Il est placé sous une tente à oxygène, il sombre dans le coma. Son épouse, Martita est à son chevet. Son frère cadet, Enrique, arrive de Barcelone. L’Indépendant publie régulièrement un bulletin de santé mais on sait que l’issue est proche. Le 23 octobre, un titre sobre : « Pablo Casals n’est plus » au-dessus d’une photo du Maître, seul, de dos, jouant du violoncelle sous les voûtes millénaires de St Michel de Cuxa. Il aurait eu 97 ans en décembre. Le quotidien rapporte l’émotion de la population de Prades où le musicien en exil après la victoire de Franco a vécu près de 20 ans et créé le festival de musique de chambre qui porte son nom. On retrace sa vie au service de la musique depuis près d’un siècle. Les réactions et les hommages affluent de toutes parts. Casals est inhumé à Porto-Rico, face à l’océan. Au Vendrell, sa ville natale, une cérémonie religieuse est célébrée en présence de l’archevêque de Tarragone. Lluis Claret, le filleul et élève du Maître, interprète « El cant dels ocells » devant la foule recueillie. A Perpignan, c’est en l’église St Matthieu qu’une messe est célébrée en sa mémoire. Tous les acteurs de la vie culturelle y assistent.

Et qu’y a-t-il dans le reste de l’actualité ?

Putsch militaire au Chili le 11 septembre 1973. Le président socialiste Salvador Allende, renversé et assiégé dans le Palais présidentiel, se suicide. Le général Pinochet prend le pouvoir. Une manifestation de soutien au peuple chilien a lieu place Arago à Perpignan. Le Chili perd quelque jours après, le 23, son Prix Nobel de Littérature, le poète Pablo Neruda. Redécoupage électoral dans le département : 9 nouveaux cantons sont créés en scindant les circonscriptions « géantes » de Perpignan Est, Perpignan Ouest et Argelès. On démonte les halles Baltard du marché couvert de la place de la République. Pendant dix mois, les étals sont transférés promenade des Platanes, dans deux grandes tentes montées entre les deux bassins. Premier coup de pelle de la future réserve africaine de Sigean qui devrait ouvrir en avril suivant. Le hameau d’Escaro d’Amont est rayé de la carte. A la dynamite, au bulldozer, il est détruit pour élargir l’exploitation d’une carrière de fluorine appartenant à la société Denain et Anzin. Arthur Conte dénonce des pressions politiques sur ses journalistes doublées d’un chantage financier … il est démis de ses fonctions à la tête de l’ORTF, seize mois après sa nomination. Deux sorties de routes mortelles : le pilote de Formule 1 François Cevert se tue lors des essais du Grand Prix des Etats-Unis. Et puis le 22 à Asnières ne répondra plus … Fernand Raynaud est tué le 28 septembre dans un accident de voiture. La puissante Royce Rolls du populaire comique s’est écrasée contre le mur du cimetière d’un petit village de son Auvergne natale. Il aurait pu en faire un sketch ! Un mariage princier pour alléger l’actualité de cette fin d’année 1973 : la princesse Anne d’Angleterre épouse le lieutenant Mark Phillips.

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