1970, des jeunes footballeurs victimes de la route près de Perpignan

On commence l’année 1970 par une bien triste histoire …

Pourtant ce dimanche matin du 4 janvier 1970 devait être une fête : pour clôturer les vacances en beauté, l’Association familiale culturelle de St Gaudérique avait répondu à l’invitation de l’AS Prades pour son équipe de football minimes. Même si St Gô a perdu 3 à 0, l’ambiance est joyeuse au moment de prendre la route du retour via la 116. Les gamins sont répartis dans trois voitures particulières conduites par des dirigeants du club. Dans la Dauphine ont ainsi pris place trois copains, Lucien, Enrique et Ali tous âgés d’une quinzaine d’années, et un plus jeune, Jean-Luc, 12 ans. Il est presque midi et la voiture a passé le Soler. Elle n’est plus qu’à 3km de Perpignan. Au lieu-dit « Mas Candès », elle double un cyclo mais lorsqu’elle se rabat elle dérape sur la droite, peut-être à cause de la chaussée mouillée, et s’encastre dans un platane. Le moteur est projeté à 20m de là. Le conducteur, âgé de 20 ans, et les trois jeunes de 15 ans sont tués sur le coup. Le petit Jean-Claude est gravement blessé et transféré à l’hôpital de Perpignan. Malheureusement l’espoir est de courte durée : il succombe à son tour. Ce terrible accident fait donc 5 victimes. Le colonel Marceau Crespin, le directeur de la Jeunesse et des sports, envoie une télégramme de condoléances au club. Près de 4000 personnes parmi lesquelles Paul Alduy, le député maire de Perpignan, et Jean Jacquet, le président du Conseil général, assistent aux obsèques dans un quartier en deuil, St Gaudérique mais aussi le Champs de mars et même St Jacques, ému aux larmes. Sur les cercueils ont été déposés les maillots rouge et blanc du club. Les pupilles, minimes, cadets et juniors montent une garde d’honneur bouleversée. Et les camarades de classe des victimes sont également présents. « Ils sont morts unis comme ils l’étaient dans la vie » résume Paul Alduy.

Effectivement, triste début d’année … quelque chose de plus souriant ?

Le sénateur Gaston Pams donne le coup d’envoi de la construction de la nouvelle station de ski de Superbolquère. C’est le publicitaire Jacques Séguéla, qui a grandi à Perpignan, qui lui a trouvé son nom : Pyrénées 2000. En l’an 2000, ils auront 30 ans, Christophe et les jumelles Nathalie et Sabine sont les premiers bébés de 1970. Un géant est en train de naître à Château-Roussillon, les travaux vont bon train sur 11 hectares : le centre commercial Mammouth ouvrira en juin. Poursuivi pour escroquerie et émission de chèque sans provision, et en cavale depuis le 6 octobre, l’ancien bâtonnier de Perpignan, Guy Marrot est arrêté dans un restaurant à Paris. Ramené en Roussillon, il écope de 18 mois de prison avec sursis.