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Bleu, Blanc et caetera : les artistes rémois s'emparent du drapeau français. LGM1, illustrateur

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Une douzaine d'artistes rémois ont eu carte blanche pour interpréter les symboles de notre pays et se réapproprier les couleurs du drapeau français. Chaque jour durant l'entre-deux tours de la présidentielle, un artiste présente sa création pour l'exposition, sur France Bleu

L'artiste illustrateur LGM1devant sa création exposée au Shed à Reims
L'artiste illustrateur LGM1devant sa création exposée au Shed à Reims © Radio France - Nicolas Schmitt

" BLEU, BLANC... et Cætera", l'exposition qui rassemble les créations originales des 12 artistes participants est visible jusqu'au 30 avril au Shed à Reims. Les disciplines sont variées : collage, peinture, illustration, photographie, sculpture, street-art. Tous vont donc décrire comment ils ont décliné les symboles de la république et les couleurs du drapeau français dans leurs créations. Ils partagent également la chanson qui symbolise la république selon eux, et ce qu'ils pensent de la place de la culture dans la société. 

Artiste #2 : LGM1, illustrateur 

Julien Maillot, alias LGM1 s'est récemment lancé dans l'illustration. il y a un an. Avant cela, il était architecte. J'ai une formation d'architecte, j'ai toujours bosser en agence d'architecture. Et avec ces illustrations, j'essaye de mêler toute mon éducation à l'architecture avec mon envie de dessins. 

J'essaye à travers les illustrations, de raconter une histoire, essayer de capter dans une image ce que moi je ressens par rapport à tel bâtiment, tel lieu. Ce qui me plaît dedans. Ça peut être le bâtiment lui même ou son activité et j'essaye de raconter une histoire à travers une image. Et si ça parle au public et que l'image plaît, c'est gagné pour moi. 

Bleu, Blanc et cætera pour moi c'est... amour et violence

Alors quand je me suis approprié les symboles de la République, le drapeau français, les couleurs, ça a été un peu compliqué, je le cache pas. Le but, c'était de reparler de ce que l'on ressent par rapport au drapeau, et comment y retrouver une fierté en dehors d'événements sportifs dans lesquels on le brandit une fois par an ou une fois tous les quatre ans. Et finalement, pour moi en France, il y a plein de choses qui me plaisent. C'est ce que j'ai essayé de montrer dans cette illustration. J'ai fait complètement abstraction des couleurs par rapport à ce qu'elles représentent sur le drapeau. 

Pour chacune, j'ai essayé d'implanter ce qui moi me plaît et ce qui me parle. Dans le bleu par exemple, c'est le patrimoine immatériel français lié à la culture et à l'architecture.  C'est une source d'inspiration qui reste hyper importante en France et qui a pu se développer parce qu'on est dans une société qui nous permet de le faire. 

Dans le rouge, c'est le patrimoine immatériel humain d'artistes compositeurs qui me plaisent et qui ont pu naître en France parce qu'on est dans ce pays qui fonctionne de cette manière.  Enfin, pas tout le patrimoine, mais des symboles où j'ai mis plein des noms d'artistes, compositeurs, écrivains, musiciens... par exemple, j'ai mis un Zidane très classique, j'ai mis un Booba, j'ai mis Erik Satie, Dino et des rappeurs qui me parlent, Gainsbourg aussi. Ils ne sont pas forcément toujours tous hyper reluisants, va dire. Mais j'ai même mis, pour faire des petites blagues, M. Pokora ! Je ne me reconnais pas forcément dans certains des artistes que j'ai nommés, mais il font quand même partie de tout ce patrimoine qui a pu éclore en France. Et on peut le faire parce qu'on est dans ce pays là qui évolue petit à petit avec les libertés qu'on a. 

Et et le blanc...  des éléments de violence qui arrivent dans notre pays. Des armes, de la violence policière. Même si dans le bleu et le rouge, il y a toujours des choses qui me plaisent, dans Blanc, c'est un peu ce qui me déplaît, donc toujours à coup de symboles : j'ai parlé des violences policières. Il y a du casque de CRS, de la matraque et du Taser. Il y a une bombe à poivre. Il y a des armes parce qu'on est un gros revendeur d'armes. Je suis pas sûr que ce soit hyper reluisant. Donc, ce sont des choses qu'il faut garder à l'esprit selon moi.  Je ne me vois pas brandir le drapeau français sans avoir une arrière pensée par rapport à ce qu'on fait.

les couleurs du drapeau français et leurs symboliques selon LGM1
les couleurs du drapeau français et leurs symboliques selon LGM1 © Radio France - Nicolas Schmitt

La République en chanson

L'amour et la violence de Sébastien Tellier. 

C'est un morceau qui, moi, me parle. Sébastien Tellier ne dit pas grand chose dans le morceau. Mais finalement, ce que j'ai voulu exprimer dans cette illustration à coup de symbolique qui parfois peut être un peu cliché, mais finalement, les clichés disent beaucoup de choses. C'est l'amour et la violence, voilà. 

Visuel du titre "l'amour et la violence" de Sébastien Tellier
Visuel du titre "l'amour et la violence" de Sébastien Tellier

Dans le bleu, pour moi, c'est un peu l'amour si on veut représenter ça comme ça  : l'amour du pays que l'on devrait avoir toujours en tête plutôt que d'autres symboliques quand on brandit le drapeau français. c'et ce qu'on a voulu contrecarrer avec cette exposition là. Et la violence, c'est ce que j'ai voulu mettre dans Blanc. Le pays peut faire naître de très belles choses, comme des choses qui sont moins belles.

Et la culture dans tout ça ? 

Finalement j'en reviens à l'illustration. Ce que j'ai voulu représenter, c'est qu'il y a beaucoup de choses. Ca peut être des artistes, ça peut être de la musique. C'est peut être de l'architecture, de l'architecture qu'on croise tous les jours, donc des artistes aussi, donc elle est assez omniprésente. Mais pas assez mise en avant. 

Mais voilà, dans cette grande symbolique là, à travers l'illustration, ce que je voulais montrer, c'était beaucoup d'éléments culturels qui sont assez omniprésents. Il y a quand même pas mal de choses qui sont très cool en France et qui arrivent à naître parce qu'on est dans une société qui prône cet élan de culture et qui a pu se développer librement. La culture, bien entendu qu'il faut la préserver, c'est quelque chose en mouvement, donc ça se construit petit à petit. Et effectivement, c'est forcément à promouvoir. 

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