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Ils arpentent les plages du Finistère pour protéger les œufs de gravelots

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Depuis 13 ans, l'association Bretagne Vivante protège les nids des gravelots à collier ininterrompu, pour permettre à ces petits oiseaux migrateurs de se reproduire tranquillement. D'avril à septembre, ils nichent sur les plages et déposent leurs œufs dans le sable, qui finissent souvent écrasés.

David Hémery, responsable du suivi du gravelot ininterrompu auprès de Bretagne vivante, sur la plage de Mousterlin (29)
David Hémery, responsable du suivi du gravelot ininterrompu auprès de Bretagne vivante, sur la plage de Mousterlin (29) © Radio France - Delphine Gotchaux

Longue-vue en bandoulière, chapeaux, lunettes de soleil, et panneau en bois pour avertir les promeneurs de l'éventuelle présence d'un nid, David Hémery, responsable du suivi des gravelots à collier ininterrompu, petits oiseaux migrateurs, auprès de Bretagne vivante, et Coralie Tantot, service civique pendant six mois pour l'association, arpentent la plage de Kerler à Mousterlin, ce mercredi 24 avril. Leur mission : repérer les nids des petits échassiers, dont la période de reproduction s'étend d'avril à septembre.

Pour le moment, explique Coralie, "on a repéré des couples sur le site, mais pas encore de nids. Notre objectif aujourd'hui, c'est de trouver le premier nid à Mousterlin, on ne repart pas d'ici sans avoir trouvé un nid", sourie la jeune femme.

"Ils font des blagounettes les lapins"

Quelques mètres plus loin, entre deux naturistes qui profitent du soleil radieux ce jour-là, David Hémery aperçoit un creux. "Stop", s'écrie le gardien des gravelots. Mais après une observation plus approfondie, déception : ce n'est pas là que les parents gravelots ont niché leurs œufs, qui ressemblent à s'y méprendre à des œufs de caille. "Ça doit être un lapin qui a gratté, explique David. Ils nous font des blagounettes les lapins !"

David Hémery de Bretagne vivante et Coralie Tantot en service civique scrutent la plage à la recherche de gravelots à collier ininterrompu
David Hémery de Bretagne vivante et Coralie Tantot en service civique scrutent la plage à la recherche de gravelots à collier ininterrompu © Radio France - Delphine Gotchaux

Prédateurs, grandes marées, activités humaines : les menaces qui pèsent sur le petit échassier sont multiples. Mais les parents gravelots ont leur technique pour faire diversion et protéger leurs petits, raconte David Hémery. "Par exemple, si on voit un oiseau qui part en rampant, qui pousse un petit cri ou mime une blessure en repliant son aile, c'est un signe qu'il veut nous attirer loin du nid. C'est quand même malin un gravelot", note avec humour le salarié de Bretagne vivante.

4.200 petites bêtes sur un quart de mètre carré de sable

L'année dernière, 249 couples de gravelots à collier ininterrompu ont été dénombrés en Bretagne. C'est vingt-quatre de plus qu'en 2022. La preuve, estime David Hémery, que les actions de sensibilisation et de protection sont efficaces. "Notre objectif, c'est surtout de sensibiliser les gens à leur rapport à la plage. Car il n'y a pas que le gravelot sur la plage et dans les dunes. Le gravelot c'est la porte d'entrée, une espèce emblématique avec un poussin qui est une peluche, et tout le monde craque devant. Il y a des études qui ont montré que sur un quart de mètre carré, on peut trouver jusqu'à 4.200 petites bêtes dans le sable. Et ça, il n'y a pas beaucoup de monde qui en a conscience", relève-t-il.

Pour préserver les poussins gravelots et leur environnement, la ville de Fouesnant a également pris un arrêté pour limiter l'accès à l’extrémité de la flèche dunaire de Mousterlin, du 1er avril au 30 août. Les chiens y sont aussi interdits jusqu’au 30 septembre.

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