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"Environ 2.000 personnes reçoivent chaque mois une réponse négative du 115 à Toulouse"

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La précarité s'aggrave à Toulouse selon différents collectifs, le 115 est dans l'incapacité d'aider des centaines de personnes chaque mois. La Fédération des Acteurs de la Solidarité appelle les autorités à déployer davantage de moyens pour les sans-abris.

Anne-Claire Hochedel est déléguée régionale de la Fédération des Acteurs de la Solidarité
Anne-Claire Hochedel est déléguée régionale de la Fédération des Acteurs de la Solidarité © Radio France - JMM

Toulouse fait face à une précarité grandissante en cette fin d'année 2023 selon plusieurs collectifs. Une maraude se sent menacée et des écoles sont régulièrement réquisitionnées en ce moment par le collectif "Jamais sans toit dans mon école" pour loger des familles à la rue. Elles seraient 300 concernées. Anne-Claire Hochedel, déléguée régionale de la Fédération des Acteurs de la Solidarité, était l'invitée du "quart d'heure toulousain" à 7h45 ce mercredi.

France Bleu Occitanie : La loi immigration vient d'être votée à l'Assemblée nationale. Que ressentez-vous?

Nous sommes très inquiets depuis plusieurs semaines. Cette loi vient complètement remettre en cause les façons d'accueillir les personnes, elle vient remettre en cause le droit du sol mais aussi l'accès à l'insertion quand on supprime la possibilité d'accéder rapidement à des prestations sociales, à l'allocation logement, comment on facilite l'intégration de personnes en leurs interdisant de pouvoir se loger puisque c'est ça la conclusion. C'est quelque chose qui vient ébranler notre façon de travailler, c'est un séisme dans notre secteur.

Considérez-vous qu'avec cette loi on met fin à l'intégration des étrangers en France ?

On y met de grosses difficultés en effet et c'est une volonté. On croit qu'en mettant toutes ces limites on va limiter le flux migratoire alors que ce n'est pas ça le sujet, on limite la qualité d'accueil.

Parlons de la précarité à Toulouse, combien de personnes font appel au 115 chaque mois à Toulouse ?

Les dispositifs sont saturés, 2.000 personnes restent à la rue chaque mois. Environ 5% des appels obtiennent une réponse positive, donc quasi nul. Le visage de la précarité est multiple, le fait d'avoir un salaire ne protège pas. On connait dans l'agglomération une crise du logement sans précédent, on a 12.000 attributions de logements en moins en Occitanie de logement social.

La préfecture précise qu'il existe, à ce jour, 11.000 places d'hébergement en Haute-Garonne. 130 nouvelles places vont être débloquées avant le 31 décembre. C'est insuffisant ?

En effet il y a 11.000 places financées par l'Etat mais ce ne sont pas 11.000 places pour les personnes à la rue. On compte une partie de logements accompagnés qui n'est pas une solution pour une personne qui est à la rue immédiatement. Aujourd'hui, réellement, le nombre de places pour les personnes qui sont à la rue on est plutôt aux alentours de 2.200 places.

Confirmez-vous que la mairie de Toulouse a mis à disposition un immeuble pour loger les familles à la rue ?

Oui, c'est un immeuble qui est mis à disposition chaque hiver et qui est refermé au printemps, il est quartier de la Roseraie. Il accueille 100 personnes mais on est toujours inquiets de se dire qu'on est sur des mises à disposition de quatre mois, quel sens ça a ? Quel sens sur le travail des associations ? Où vont aller ces familles après quatre mois ? Sans doute à l'hôtel et après à la rue.

Que demandez-vous au préfet de Haute-Garonne ?

Une prise en compte globale de la situation. Aujourd'hui on a environ 2.000 personnes différentes chaque mois qui ont une réponse négative du 115, environ 317 familles, 600 enfants. Il ne s'agit pas de compter systématiquement, il y a une question d'humanité.

Les salariés de l'Equipe Mobile Sociale et de Santé, maraude qui travaille main dans la main avec le 115, s'inquiètent pour leur avenir. Ont-ils raison ?

Nous sommes en effet très inquiets. Il y eu des annonces officielles qui remettent en cause ce dispositif qui existe depuis plus de vingt ans. Cette maraude sera modifiée. Ce qui fait la particularité de cette maraude c'est le sanitaire plus le social, des binômes qui vont auprès des personnes qui sont à la rue. Penser quelque chose de différent à ce moment de l'année c'est très mal venu. Mais les réflexions sont, à priori, après le 31 mars.

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