Les Bentley Boys et la ferveur britannique pour les 24 Heures...

Les Anglais et les 24 Heures du Mans, c’est une histoire qui démarre dès la première année avec une voiture engagée par Bentley. Pour voir, elle terminera quatrième. Enthousiasmée par cette nouvelle épreuve, Bentley revient l'année suivante et seuls contre tous, les concurrents français Duff et Clément passent les premiers sous le damier. La victoire est retentissante de l'autre côté de la Manche. Les jeunes aristocrates britanniques, dont beaucoup ont servi pendant la guerre, recherchent de nouveaux défis,

Ils veulent devenir des Bentley Boys. Hélas en 1925 et 1926, les équipages britanniques seront défaits par les Lorraine-Dietrich. De plus, la firme connaît des soucis financiers et Woolf Barnato devient le principal actionnaire. Playboy Sportsman, héritier d'une fortune, il est aussi businessman. En 1927, Benjafield et Davis, après une course ardue et avec une voiture remise en marche tant bien que mal, suite à un carambolage monstre à Maison-Blanche, font triompher leur vieille Bentley.

Il n'en faut pas plus pour décider Barnato à piloter en 1928. Après un duel épique avec la Stutz, la Bentley entame la fin de l'épreuve en tête, mais avec un châssis cassé. Barnato, pour conjurer le sort, entonne un chant anglais de la Grande Guerre. La voiture tient, Barnato et Rubin offrent à l'Union Jack son troisième succès en terre mancelle. Laquelle est très convoitée par le public britannique après cette seconde victoire consécutive. Ils aiment l'ambiance de fête qui règne déjà pendant la course. Même si les rillettes les déconcertent un peu, cela les change du gigot d'agneau à la sauce à la menthe.

Néanmoins, les Anglais vont très vite considérer que les 24 Heures sont une course britannique bizarrement organisée en France, ne diriez-vous pas.
En 1929, Bentley truste les quatre premières places et en 1930, Barnato s'impose pour la troisième fois.

Mais le krach boursier de 1929 fait chuter les ventes des voitures Select et Bentley Motors est finalement rachetée pour une misère par son concurrent Rolls Royce.