Malus vs Bonus

Le Mag Auto du samedi 03 octobre 2020

Quoi de neuf dans l’actu de l’auto ? On évoque une future voiture française haut de gamme à l’hydrogène. Mais, on commence d’abord par des mauvaises nouvelles. Le malus va fortement augmenter dans les deux ans qui viennent.

On pensait avoir échappé au pire avec la taxe sur le poids des véhicules, passée à la trappe, mais le projet de loi de finances pour 2021 va faire très mal aux amateurs de voitures grosses et puissantes. Le plafond du malus va en effet passer de 20 000 à 40 000 € en 2021. Il est carrément doublé. Et ce n’est pas fini, car il va s’élever à 50 000 € en 2022. Rappelons que ce plafond s’applique pour les voitures qui font plus de 225 g de CO2 par km. Concrètement, un acheteur de Ford Mustang devrait payer 100 000 euros au lieu de 50 000 en 2022. Le malus va concerner encore plus d’automobilistes à partir de l’année prochaine. Car, si le seuil de déclenchement est de 131 g aujourd’hui, il va passer à 123 g en 2021. La plupart des modèles du marché seront impactés. La seule solution pour y échapper est de rouler au Diesel, ou bien d’opter pour une motorisation hybride, ou hybride rechargeable. Le malus va de fait condamner le moteur à essence. Autant dire que ces nouvelles règles ne vont pas forcément faire l’affaire des constructeurs, ni de leurs clients d’ailleurs.

Et si les malus augmentent, les bonus eux diminuent…

Et le seul bonus qui existe c’est pour les véhicules électriques. La prime pour les particuliers sera maintenue à 7 000 euros jusqu'à la fin de l'année 2020. Mais, elle passera à 6 000 euros pour 2021 et à 5 000 euros en 2022. Et ce, pour un véhicule dont le prix est de moins de 45 000 euros. Le gouvernement maintient également une prime de 2 000 euros pour tous les véhicules hybrides rechargeables, mais seulement jusqu'à la fin de l'année 2020. Elle passera ensuite à 1 000 euros en 2021. La part de marché des véhicules électriques a quasiment quadruplé en un an, estime le gouvernement. Près de 55 000 véhicules de ce type ont été vendus depuis le début de l'année. L’augmentation du bonus a donc joué un rôle pour accompagner la demande, estime le ministère de l’économie. A noter que le projet de loi de finances pour 2021 instaure également un crédit d'impôt spécifique en faveur de l'installation de bornes de recharge de véhicules électriques sur les places de stationnement résidentiel.

La taxe sur le poids va-t-elle réapparaître plus tard ? 

C’est la crainte des industriels. La FIEV, une fédération qui regroupe les équipementiers, demande la création d'un groupe de travail avec l'ensemble de la chaîne de valeur et les parties prenantes. Et ce, afin d'établir une véritable politique publique de l'allègement avec un calendrier réaliste. Malgré les efforts déployés par les équipementiers, la masse des véhicules n'a cessé d'augmenter depuis les années 2000. Et ce, notamment en raison du renforcement de la sécurité pour des raisons réglementaires, mais aussi des attentes des clients en matière de confort avec l’électronique, les aides à la conduite, la climatisation, ou encore les et sièges électriques.

Et c’est dans ce contexte qu’un jeune pilote français veut lancer une voiture française haut de gamme à l’hydrogène.

Il s’agit d’Olivier Lombard, qui participe au développement de MissionH24, le prototype qui vise à préparer l’arrivée de l’hydrogène en 2024 aux 24 h du Mans. Il a en effet décider de lance une nouvelle marque de voitures. Elle a pour nom Hopium, avec un H devant comme hydrogène. Son premier modèle, la Machina, revendique une puissance de 500 ch et une autonomie de 1 000 km. La marque promet "un temps record de remplissage de 3 mn", ainsi que de "la performance, une hyper connectivité, de la sécurité et de l'ergonomie", "en combinant un habitacle à la fois confortable et sportif et un design unique". Un premier prototype sera présenté d'ici juin 2021, sachant que la sortie sur le marché est prévue en 2026. Le prix visé se situe entre 120 et 140 000 euros. Soit, le tarif d’une Tesla haut de gamme. Précisons que la voiture sera produite en France. On devrait en savoir un peu plus d’ici quelques mois sur les partenaires qui accompagnent ce projet.