Le dictionnaire amoureux de la Moselle : MUGUET

Point commun à toutes les chroniques de saison consacrées à la botanique, aux plantes sauvages ou aux phénomènes de migrations : elles sont en avance sur leur temporalité traditionnelle et témoignent ainsi du réchauffement climatique qui frappe notre petite planète. Ainsi, alors qu’il est cantonné traditionnellement au premier mai, voici le muguet qui survient dans notre dictionnaire dès le 18 avril. Car les premiers brins sont là, depuis le week-end dernier déjà !

Quand on sait que, lors de sa découverte, on a appelé le muguet Convallaria majalis, « majalis » signifiant « qui fleurit en mai », on se demande si le changement d’époque ne nécessiterait pas un nouveau baptême.

Le muguet est composé d’une hampe à cloches, entourée de deux feuilles. Même si on en trouve qui peuvent porter jusqu’à 20 cloches, c’est la hampe à 13 cloches qui porte bonheur. Car la plante est chargée d’une symbolique forte : la chance, la joie enfantine, la pureté, l'innocence, l'humilité, la jeunesse et la discrétion. Le signe d'un renouveau, aussi, l'espoir de connaître des jours meilleurs. On l’offre le premier mai, jour de la fête du travail, pour souhaiter un avenir radieux. Le muguet fait tintinnabuler le printemps. Enchantement : les clochettes ne sont jamais loin des fées. On l’appelle encore amourette, clochette des bois, larmes de Sainte-Marie ou lis des vallées, des surnoms enchanteurs, et pourtant…

Et pourtant, derrière son apparence, la plante cache un mauvais fond : elle est très toxique, voire mortelle. Attention à ne pas le confondre avec l’ail des ours, vous feriez de votre pesto un poison et vous passeriez à côté de la fête de vos 13 ans de mariage… Les fameuses « noces de muguet »...