Le dictionnaire amoureux de la Moselle : FOUTCH(ER)
Chaque matin, Nicolas Turon rend hommage à son département avec un texte drôle, tendre et complice, en forme de déclaration d’amour à la Moselle. Il choisit un emblème appartenant à l’histoire ou à l’actualité et le traite de manière décalée.
La cloche a sonné.
Parfum de récréation, bitume, mercurochrome et croûtes aux genoux. Parties de foot homériques pour équipes déséquilibrées, genre les CM2 contre les CP, se terminant par des scores qui dépassent les Borne (49-3), billes, cow-boy et indiens devenus ennemis dans GTA, cartes Pokémon, « Grand-Mère Pomme de terre », Minecraft ou One Piece ou cache-cache… Quelle que soit l’époque, l’enfance reste un inventaire à la Prévert. Manque à mon appel une ultime discipline, acrobatique : l’élastique.
Qu’on se rassure : la pratique du saut à l’élastique en école élémentaire n’est pas dangereuse ; les écoles ne sont que très rarement construites sur des ponts.
Le jeu à l’élastique se joue à trois. Deux joueurs se tiennent debout, face à face, l’élastique au niveau de leurs chevilles. Leurs pieds doivent avoir un écart de 20 cm environ et s’éloigner suffisamment l’un de l’autre pour que l’élastique soit tendu. Le troisième joueur, au centre, exécute des figures codifiées en sautant. Plus le joueur progresse, plus la difficulté augmente, mais il a de l’expérience : il joue toute l’année avec l’élastique de la patience de son enseignant, en frôlant la rupture...