Le dictionnaire amoureux de la Moselle : FOOT DES VILLES, FOOT DES CHAMPS
Chaque matin, Nicolas Turon rend hommage à son département avec un texte drôle, tendre et complice, en forme de déclaration d’amour à la Moselle. Il choisit un emblème appartenant à l’histoire ou à l’actualité et le traite de manière décalée.
Au début du mois de janvier 2024, trois clubs mosellans s’apprêtaient à disputer les 32èmes de finale de coupe de France (Metz, Sarreguemines, Thionville Lusitanos), et le journal L’Équipe consacrait un article à notre pratique du ballon rond, mettant en exergue une différence singulière entre le football urbain et le football rural. J’ai poussé un peu l’investigation la semaine dernière dans le Bitcherland.
Aux clubs de l’est mosellan, on reconnaît une culture de l’effort collectif, du travail, liée à l’histoire : rigueur allemande et héritage des métiers manuels. À l’ouest, dans le sillon et les grandes agglomérations, s’épanouit un jeu plus technique, avec des espaces, des intervalles.
Alex, joueur à Gros-Réd, explique : « Il existe une grande solidarité chez nous. On est plus combatifs, physiques, solidaires, que les joueurs urbains. On est comme en famille, capables de remontadas improbables, juste parce qu’on se soutient. En ville, il y a plus de « joueurs de ballon », c’est technique, mais parfois les gars se prennent un but et c’est fini, ils s’insultent entre eux… »
Un joueur de l’A.E.S. 08 qui a été licencié dans les deux types de club, confirme : « On a vu des joueurs à la ville ne pas connaître forcément leurs collègues, partir tout de suite après l’entraînement. Certaines équipes en ville ont la bagarre un peu facile, aussi ; on les voit plus souvent dans la rubrique faits divers que dans celle des résultats sportifs. Chez nous, la troisième mi-temps est primordiale. On a grandi ensemble, on continue à grandir ensemble. »...
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