Le dictionnaire amoureux de la Moselle : FILLES DU FCB (Les)
Chaque matin, Nicolas Turon rend hommage à son département avec un texte drôle, tendre et complice, en forme de déclaration d’amour à la Moselle. Il choisit un emblème appartenant à l’histoire ou à l’actualité et le traite de manière décalée.
Le trouble vient des poubelles.
À peine entré dans l’enceinte du Football Club de Bitche, on tombe sur trois containers de plastique, flanqués d’initiales peintes à la bombe : FCB. FCB comme FC Barcelone, évidemment, on s’attend à tout moment à voir Messi, Iniesta ou Lewandowski jaillir du vestiaire… À la place, on tombe sur Stava. C’est aussi bien. Car l’éducateur passionné, également président du Football Club de Bitche, entraîne les filles, et a transformé une équipe balbutiante en invincible armada. Ses joueuses sont devenues des tigresses. Elles s’entraînent sur une pelouse étonnante, située en contrebas du Fort Saint Sébastien, encaissée dans une combe, comme un jardin de citadelle, comme un champ martial dédié à l’entraînement des combattantes.
Lorsque les filles de Bitche commencent à jouer il y a deux ans, en U11 et face à des équipes de garçons, elles prennent valise sur valise. Premier match : défaite 36 à 0 ! Stava, le coach, leur demande : « Qu’est-ce qu’on fait, on continue ? »… « On continue », répond le groupe. Alors l’entraînement commence. Sérieux. Opiniâtre. Depuis, c’est l’ascension. Qualité de jeu, discipline, volonté, et prime à l’effort grâce au célèbre exercice de « la course de côte », qui apporte aux joueuses vitesse et cardio : le pré carré où elles s’exercent est bordé de talus que le coach leur fait grimper à toute blinde huit à dix fois de suite, comme pour les aider à prendre de la hauteur, au sens propre...
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